« Les gens ne lisent plus. C’est un triste constat. La lecture est la seule chose qui vous permet d’utiliser votre imagination. Quand vous regardez des films, c’est la vision de quelqu’un d’autre, n’est-ce pas ? »
Lemmy Kilmister.
Salut à toi, jeune Padawan
Un petit article aujourd’hui pour te parler d’un de ces musiciens sans qui le rock ‘n roll n’aurait pas été aussi fort, aussi lourd, aussi légendaire. Il s’agit de Lemmy Kilmister, le boss de Motörhead, l’un des groupes de rock n’roll les plus mythiques de tous les temps.
Comme d’habitude, dès que c’est écrit en gris, c’est un lien sur lequel tu peux cliquer pour écouter le morceau.
Jack Daniel’s dans le verre, clope au bec, chapeau de pirate et blouson de cuir, tu es prêt ? C’est parti.
Lemmy Kilmister, les débuts de la légende du Rock n’roll
Il était une fois à Burslem, dans une banlieue anglaise entre Manchester et Birmingham, un petit garçon vît le jour lors d’une veillée de noël, un 24 décembre 1945. Il sera nommé Ian Fraser Kilmister. Jusque-là, rien de plus mignon.
Bon, le papa se barre quand le petit bébé n’a que trois mois, ensuite sa mère se remarie quand il a dix ans à un type qui a deux gosses et qui s’entendent super mal avec lui. Par la suite, le jeune Ian se met à jouer aux machines à sous et s’endette auprès de ses camarades de classe, d’où son surnom de « Lemmy », qui vient de « Lemme » contraction pour « Lend me a Fiver », à savoir : « Prête-moi un biffeton de cinq ».
À 16 ans, il découvre les Beatles qui jouent au Cavern Club, à Liverpool, et commence à apprendre à jouer de la guitare en écoutant « Please Please Me« , le premier album de ces derniers – pour voir mon article sur les Beatles, tu peux cliquer ici. Il quitte l’école, car ses parents déménagent encore, et commence les petits boulots, et à jouer dans des groupes du coin. Il trouve un poste de machiniste itinérant, notamment pour Jimi Hendrix, mais continue la musique en travaillant pour divers groupes en parallèle.
En 1971, il rejoint le groupe de space rock, Hawkwind, à la basse et au chant. Première fois pour lui qu’il s’exerce à la basse, ainsi, il développera un style de jeu unique, influencé par son expérience de guitariste rythmique. En effet, il joue en accords sur la base d’un son saturé en assurant à la fois le rôle d’une guitare rythmique et celui de la basse. Son passage dans le groupe Hawkwind sera déterminante pour eux dans la mesure où Lemmy signera le plus grand succès du groupe, la chanson « Silver machine« , et contribuera grandement au quatrième album du groupe, Space Ritual, le premier enregistré en public, sorti en 1973. Ah y’a pas à dire, ça plane bien, le space rock, lol.
Pourtant, en 1975, il est renvoyé du groupe à cause d’une affaire de recel de drogues à la frontière canadienne. Il passe cinq jours en prison, et est libéré sans encombres.
Motörhead et plus encore
Il décide alors de monter son propre groupe, « Bastards », avec deux comparses en 1975, avec Larry Wallis à la guitare, qui a joué précédemment dans les Pink Fairies et UFO, et Lucas Fox à la batterie. Lemmy, tu l’auras deviné, s’occupera de la basse et du chant. Il se ravise peu après sur le nom du groupe, lorsque son manager lui indique qu’un groupe nommé « Bastards » (Enfoirés) ne pourra jamais décrocher une place au Top of the Pops, une émission télévisée britannique mythique de l’époque, et choisis donc Motörhead, qui était la dernière chanson composée pour le groupe Hawkwind, mais également l’argot britannique pour désigner un mec qui carbure au speed – un accro aux amphétamines, en somme. Oui toujours le bon goût, la finesse et la volupté, c’est important dans le rock n’roll. Rapidement, les deux musiciens sont remplacés par Eddie Clarke à la guitare et Phil Taylor à la batterie.
Un premier album studio éponyme sort en 1977, et peu après démarre le succès du groupe. La voix rauque de Lemmy est unique dans le monde du rock à cette époque. Tout comme la position très haute de son micro. À ses tout débuts sur scène, avoir la tête vers le ciel permettait d’éviter de regarder leur maigre audience, constituée d’à peine « 10 personnes et un chien », disait-il, lol. Leur son plaît tout de suite aux amateurs de heavy metal, mais aussi aux fans du punk rock naissant, même si Lemmy confiera plus tard qu’il se sentait plus à l’aise avec le punk. Le succès du groupe monte en flèche entre 1980 et 1981 avec de nombreux singles classés au UK Chart Hits, incluant le classique Ace of Spades et l’album live No Sleep ’til Hammersmith, qui devient numéro un mondial. Motörhead devint l’un des groupes les plus influents dans le mouvement heavy metal, que Lemmy corrigera toujours en disant qu’il fait du rock n’roll.
Et donc voilà comment s’est créé Motörhead, le groupe dans lequel Lemmy passera toute sa carrière, avec quelques collaborations ici et là, comme sa participation à l’écriture de l’album No more Tears d’Ozzy Osbourne, une collaboration mythique où il signe les paroles des morceaux « Hellraiser », « Desire », « I Don’t Want to Change the World », et ce qui reste son plus gros succès, « Mama, I’m Coming Home ». Lemmy avouera ensuite dans plusieurs magazines avoir gagné plus d’argent grâce aux royalties de ce morceau qu’avec les chansons écrites avec Motörhead, lol.
Il a chanté le thème d’entre du catcheur Triple H avec Motörhead, deux années différentes. Il a également participé à l’enregistrement du premier album solo sorti en avril 2010 de Slash, le guitariste solo des Guns N’Roses, en chantant sur le morceau « Doctor Alibi« .
Il a enfin participé à un supergourpe, The Headcat, contraction de Motörhead et The Stray Cats, de 2000 à 2011, où ils font des reprises de bon vieux rock n’roll, en rendant hommage à des artistes comme Elvis Presley, Lloyd Price ou Johnny Cash.
Sur la photo d’illustration de cet article, je me suis sentie obligée de photographier un best of en version vinvyl de Motörhead, tant les titres connus ou à découvrir sont nombreux, mais je vais bien sûr te présenter quelques incontournables en plus de ceux cités plus haut, comme les sublimes Overkill, Iron Horse / Born To Lose, Motörhead, Lost Women Blues, Dancing On Your Grave, killed By Death, Love Me Forever, et tant d’autres que je ne peux plus abuser de ton temps précieux !
Une vie tout aussi rock n’roll.
Lemmy a eu une vie tout à fait rock n’roll. D’une constitution exceptionnelle, le mec a bu une bouteille de Jack Daniels par jour depuis ses 30 ans, plus des drogues diverses comme le LSD ou les amphétamines, et est mort à 70 ans. Bon après, un médecin lui a tout de même confié : »Voyez-vous, si on vous donne du sang pur, vous allez mourir… Mais, de grâce, ne donnez pas votre sang ! Il est tellement toxique que vous tueriez quelqu’un » ! Mais, paradoxe régulier chez les rock stars, c’était un homme à cheval sur les bonnes manières et la politesse. Il était aussi furieusement contre l’héroïne, tant il avait vu de ses jeunes amis mourir de cette merde.
La légende raconte aussi qu’il aurait eu 2000 femmes dans sa vie, même si dans une interview, il admet en avoir eu nettement moins. Il a également déclaré : « Je n’ai jamais fait des femmes des objets. J’ai toujours été honnête. Je traite les gens comme je m’attends à être traité. Les femmes, c’est comme moi, avec des seins ». Il a tout de même été classé numéro 8 des « Légendes du sexe » du magazine Maxim, lol.
C’était aussi un homme cultivé, qui lisait beaucoup, passionné d’histoire et notamment de la Seconde Guerre Mondiale, mais pour cela, il n’y a pas eu de classement des « Légendes de la culture générale »…
Il recevra de nombreux hommages posthumes et parfois un peu cocasses, par exemple, début 2016, une pétition est lancée pour que le nom de Lemmy soit donné à l’ununpentium, un métal lourd dont l’Union Internationale de Chimie a confirmé la découverte le jour de son décès, le 30 décembre 2015. En novembre 2016, l’astéroïde (243002) 2006 TG119 est baptisé Lemmy en son honneur. Et en août 2017, le fossile d’un crocodile préhistorique, découvert au début du XXe siècle, est baptisé « Lemmysuchus ». Comme quoi, il y a pas mal de fans de rock n’roll chez les scientifiques, lol.
Et cette année, en juin, une énorme statue de Lemmy, contenant une partie de ses cendres à la demande de celui-ci, a été inaugurée au Hellfest. Si tu veux un peu plus d’infos, tu peux cliquer ici.
Et voilà pour la vie bien remplie de Lemmy, dans les grandes lignes, comme toujours, pour te donner envie d’écouter un peu sa musique et parce que cet homme, fût et restera à jamais, une grande légende du rock n’roll.
Salutations musicales 🎸
Sources :
Rock & Folk, Wikipedia, Fuzz Music, Motörhead et The Art Desk.
J’aime bien la phrase de Lemmy Kilmister. C’est vrai qu’en lisant je me fais mon propre film. Souvent, quand un livre est mis en scène, je suis déçue car les personnages, décors… ne correspondent pas à mon imagination.
La musique, elle, me rappelle des moments de vie… souvenirs, souvenirs …
J’aime quand tu détailles la vie des artistes, cela me fait comprendre comment ils en sont arrivés à développer leurs talents.
Encore une fois, tu participes de façon agréable à l’enrichissement de ma culture musicale… merci!
Avec plaisir ! La musique et la littérature sont la richesse de l’espèce humaine, alors il est de notre devoir de la faire circuler. 😁✌️