« Si tu es jolie, tu es jolie ; mais le seul moyen d’être belle est d’aimer les autres. Sinon, c’est juste félicitations pour ton visage ».
John Mayer.
Salut à toi, jeune Padawan
Aujourd’hui nous allons tenter de faire court, mais efficace. Tu me connais, cela ne va pas être évident, tant le mode Jean-Michel Racontemal est une philosophie ici, lol.
Je vais t’expliquer pourquoi, dans la rue ou quand je poste une (rare) photo de ma gueule sur instagram par exemple, je me sens toujours mal à l’aise quand on me dit qu’on me trouve jolie, où qu’on me complimente sur mon apparence, car en fait, ce n’est pas le but, nous le verrons plus bas. Plus jeune, parée de mon plus grand manteau d’hypocrisie, je faisais semblant d’être flattée pour faire comme les autres, aujourd’hui, quand dans la rue on me le dit, je réponds que tout le monde à un beau sourire, que tout le monde est beau, etc.
Allons-y pour une petite valse à contre-courant comme j’aime bien m’y exercer, un peu de recul sur cette société du paraître qui n’en a plus rien à foutre de l’être. Dommage, c’était le plus intéressant.
Le deuil de l’égo
Ces conneries commencent quelque part entre la fin de l’enfance et le début de l’adolescence, au hasard de pages de magazines affichant des aliens aux proportions ubuesques. Il nous faut alors accepter qu’on ne ressemblera jamais à son voisin parce qu’on est unique, plutôt que se dire qu’on est nul parce qu’on n’a pas le même corps que Claudia Schiffer ou Arnold Schwarzenegger. Accepter que la réalité qu’on nous montre, ce fantasme si alléchant n’est que pure chimère.
En effet, les photos de magazines sont toutes retouchées. Les photos Instagram, encore pire, sont quant à elles transformées au-delà du réel. Si bien que beaucoup reconnaissent à peine ces gens virtuels dans la rue. Même si nous le savons tous déjà, il est important de le rappeler.
Est-ce que ne pas ressembler à 100 % à tes espérances fait de toi quelqu’un de moche ? Oui, si ton objectif est d’être un avatar, non, si tu as fait deuil de ce rêve fou de vouloir être à la hauteur d’un rêve inaccessible. Tu es unique, certes, et tu es belle, tu es beau, comme tout le monde. La beauté n’est pas une denrée rare. Point.
Alors quoi, un nez un peu fort, une calvitie, des bras pas assez dessinés ou une coquetterie dans le regard feraient de toi quelqu’un à remiser au fond d’un placard avec une étiquette « tout pourri » sur le front ? Je dis non. Je dis non car, pour info, Claudia chausse du 42 et Paris Hilton du 43, lol. Je dis non, car je n’ai jamais fantasmé devant Brad Pitt, alors qu’au contraire si j’avais vécu du temps de Gainsbourg j’aurais couché dès le premier soir. Je pense que nous sommes nombreux et nombreuses à ne pas tomber amoureux d’un physique, mais d’une aura, d’un charisme, d’une personnalité, autrement dit, d’un être. Jamais je ne rougirais devant un bellâtre au Q.I de bulot cuit, alors qu’une gueule cassée avec un humour sarcastique ou un gars avec une culture générale de dingue, là, on peut acheter les bagues et lancer le riz !
Ensuite, concernant les commentaires sur les photos des gens qu’on ne connait pas, ou les gens dans la rue, attention, instant-vérité qui pique : Nous ne nous sentons flattés que par des personnes que nous estimons « au-dessus » de nous. C’est humain, c’est notre égo qui marche ainsi.
Vite, un exemple avant la volée de bois vert : Te sens-tu flatté(e) lorsqu’une personne que tu trouves carrément bête te fais un compliment sur ton intelligence ? Rougis-tu lorsque quelqu’un de pas drôle du tout te fais des compliments sur ton humour ? Voilà la vérité, cher padawan, la raison pour laquelle nous ne nous sentons pas flattés, c’est parce que nous n’en avons rien à foutre qu’un inconnu en fiat Punto de 1996 nous complimente sur notre nouvelle voiture. Nous le serions, en revanche, si un type en Lamborghini venait nous dire que la couleur notre bolide est torride, par exemple. C’est ainsi, nous sommes humains, le deuil de l’égo, oui, mais avec ses limites.
L’acceptation de soi
Ne jamais oublier une chose : trouver quelqu’un beau, c’est d’une part totalement subjectif, et d’autre part, c’est juste quelqu’un qui te complimente sur ton physique. Tu es né comme ça, personne n’y peut rien. Alors pourquoi dire ou penser quoi que ce soit, de positif ou de négatif ? On n’est pas responsable de la gueule qu’on a, en revanche, on est tout à fait responsable de la tronche qu’on fait. Et ça, ça change tout, mais vraiment tout.
Un visage avenant, illuminé d’un sourire et d’yeux pétillants, respirants d’intelligence et de bons sentiments attirera toujours plus que la plus belle des nanas qui fait la gueule ou le plus beau des mecs qui pète plus haut que son cul. L’humour à également ce charme magique qui nous rend charismatique.
Ainsi, l’être dépasse le paraître.
Alors plutôt que de dire aux autres « félicitations pour ta gueule », ne pourrait-on pas lancer une nouvelle mode, qui ferait que les Claudia Chiffon auraient autant de succès que les Claudia Schiffer ? Une mode, un peu à la anglo-saxone, qui consisterait à dire aux uns et aux autres : « sympa tes baskets » et voir si l’ouverture du dialogue en mode NBA marche bien pour la drague, ou bien un « j’adore la couleur de ton blush », qui pourrait complimenter à la fois les goûts de la personne, et lancer une discussion on ne peut plus intéressante sur le maquillage et déboucher sur une nouvelle amitié, ou bien l’humour, toujours l’humour, j’aime quand des amis me lancent un « toujours aussi blanche comme un cul » sur une photo de ma tronche, ou bien « toujours pas trouvé la graisse à traire ? », « mais où est passée la mode de l’autobronzant ? »…
Je remarque ici et là les balbutiements de cette mode et m’en réjouis, car beaucoup d’entre nous ne postent pas de photos d’eux pour avoir des compliments, mais simplement parce qu’il ou elle estime la photo sympa, marrante, qu’elle immortalise un événement, ou pour que les gens voient à quoi on ressemble, tout simplement – telle est en tout cas ma motivation à montrer ma gueule sur les réseaux, pour que les Padawans posent un visage sur ce blog. Il y a enfin des portraits photographiques, à la composition originale, au cadrage bien maitrisé et aux couleurs énigmatiques. On ne dit pas au modèle qu’il est beau, on s’intéresse à la beauté de la photo, en général.
Ainsi, l’art dépasse l’égo.
Nous ne sommes pas tous à réclamer de l’attention, ou l’annulation de nos frustrations ou de nos incertitudes par la validation des autres. Beaucoup d’entre nous sommes juste en mode relax, avec nos défauts, nos imperfections, bref, notre humanité. Alors détendons-nous, nous sommes tous beaux, tu es belle, tu es beau, que tu sois Robert du 13e, Redford ou Pattinson, tu as la même valeur, deux bras, deux jambes, et un cerveau. Enfin on l’espère, lol.
Au revoir à l’égo, place à l’esprit. Cultivons l’amour, la compassion, l’humour, la petite touche originale qui fait mouche pour décrocher un sourire à la personne en face, car au final, on est tous beaux quand on sourit.
Voilà pour aujourd’hui, cher Padawan, une bouteille à la mer aussi pour que ceux qui ne se voient qu’à travers le regard des autres s’éveillent sur un monde plus joyeux, celui où l’humour à plus de valeur que le tour de poitrine, celui où la culture à plus d’intérêt que les pectoraux saillants, celui où l’être à plus de valeur que le paraître.
Salutations pâlottes 😉
C’est vrai, chacun a sa beauté intérieure ou extérieure. Moi, j’apprécie plus la beauté interne des gens vrais!
Ah!… la mode du clonage (physique et moral) voulant que chacun ressemble à un stéréotype défini par les bien-pensants et nos cerveaux ramollis qui acceptent bêtement de se prêter à cette dictature.
Quelle tristesse!… Les relations sociales sont tellement plus riches quand je suis entourée de personnalités variées.
Eh bien!… moi, je prends les gens comme ils sont et leur attitude n’impacte pas ma façon d’être. Je suis moi, un point c’est tout!
C’est grâce aux divers conseils de ton blog que j’ai appris à d’abord m’occuper de moi et pas de ce que pensent les autres. Si je m’aime, j’aime les autres! A la lecture de cet article, je constate que j’ai fait beaucoup de progrès et je suis fière de moi.
Absolument, fini la dictature du paraître, place à la liberté d’être 😁✌🏻
Bravo Caro, j’hadère a ta réflexion, et me permets de « squatter » ton espace… pour témoigner en quelque sorte.
Comme tu le dis heureusement les mentalités changent… lentement, mais bon.
Pas facile pour personne de s’accepter « comme on nait »., moi la première.
Mais contrairement à certaines, le fait de prendre de l’âge m’aide a me trouver… je suis plus sereine.
Il y a tellement de choses, le fait d’ouvrir tes yeux et tes oreilles au monde qui t’entoure, qui te fais dire que la vie est belle pour toi, que tu n’as pas à te plaindre car ce serait de la lâcheté.
Les courageux, ce sont ceux qui affrontent leurs difficultés, physiques, mentales, spychologiques, pas ceux qui les imaginent, et se culpabilisent de ne pas correspondre à une société ou l’on te fais voir : tout ce que tu ne peux pas être… Autant rester « comme on est » 🙂
J’aime bien quand tu « squattes » l’espace commentaires, toujours agréable d’avoir ton retour ! Tu as raison, on est très bien comme on est, et j’ajoute, on est tous beaux ! 😁✌🏻
Comme disait ma grand mere, la beaute ne se mange pas en salade. J’adore l’expression bellatre au qi d’un bulot cuit …… moi non plus jamais flashe sur le style brad pitt, je prefere xavier barnem, une gueule …..
Ah et moi, j’aime la philosophie qu’avait ta grand mère ! J’avoue : je suis allée sur Google pour voir à quoi ressemblait ton bellâtre, lol 😁✌🏻