« Peut-être n’est-il pas trop tard pour apprendre à aimer et oublier comment haïr ».
Ozzy Osbourne.
Salut à toi, jeune Padawan
Comment sait-on qu’un album n’a pas vieilli ? Deux choses. Tout d’abord, c’est quand tu l’écoutes et que tu bouges toujours autant les cheveux dessus – ou juste la tête, pour les Bruce Willis. Deuxièmement, c’est quand des jeunes, des films de jeunes ou des séries de jeunes reprennent tes vieux classiques. Si les jeunes se dandinent sur ton vieux titre fétiche, c’est qu’il n’a, a priori, pas pris une ride.
C’est l’histoire d’un groupe qui a beaucoup bougé. En tous termes. Ils ont tourné partout à travers le monde, les membres ont changé, certains pour mieux revenir, d’autres sont partis au paradis des rockeurs, ils ont changé de style et même de nom, plusieurs fois, ont défrayé la chronique, maintes fois, ont brillé tant pour leur musique que pour leurs frasques, sex drugs et rock n’roll a été leur mode de vie, puis ils se sont assagis, ont pris en maturité, mais sans jamais perdre leur noyau dur, leur public fidèle. Eux, sont toujours là, avec leur bière et leur blouson de cuir, malgré les années, malgré les erreurs, les tempêtes, bref, malgré la vie. Leur dernière tournée en 2017 à achevé cette grande et longue carrière, mais leur musique restera.
Ce groupe est l’un des plus mythiques de l’histoire du rock n’roll (les puristes entendront bien sûr, avant de me parler de hard ou de heavy métal, le rock n’roll au sens large comme l’entendait le roi Lemmy, cordialement, ndlr). Ils ont marqué non pas une mais trois générations, ce qui, à part pour le Jazz ou le classique reste exceptionnel. Eh oui, dois-je te rappeler que les enfants des années 2008 chantaient à tue-tête (même s’ils ne connaissent pas ce mot désuet) le titre phare de leur second album sorti en 1970 grâce à un film de superhéros Marvel ?
Eh ouais, respect. Merci d’applaudir, de saluer, de vous prosterner même, devant l’un des plus grands albums d’un des plus grands groupes de tous les temps, Paranoid de Black Sabbath.
Comme d’habitude il suffit de cliquer sur les mots en surbrillance pour écouter le titre. Bonne écoute.
Black Sabbath, les débuts
L’aventure a commencé en 1968 à Aston, quartier pauvre de Birmingham avec Ozzy au chant, (Ozzy Osbourne, s’il est encore nécessaire de le présenter, ndlr), Toni Iommi à la guitare (le seul membre à avoir été présent durant toute la vie de Black Sabbath, ndlr), Geezer Butler à la basse, et Bill Ward à la batterie.
Au tout début, le groupe s’appelait « The Polka Tulk Blues Company ». Oui, heureusement, ils ont changé de nom. Ils se sont par la suite appelé Earth, un peu cul-cul, mais c’était quand même mieux, lol. Au début, ces jeunes gens étaient branchés rock, certes, mais aussi jazz et blues, et faisaient des reprises de Hendrix et de Cream (un des supergroups d’Eric Clapton, guitare/chant, avec ginger Baker à la batterie et Jack Bruce à la basse/chant. Un « supergroup », ce sont des artistes musicaux déjà connus, solos ou déjà membre de groupes célèbres, qui décident de faire un autre groupe à côté. Exemple de la même époque : Traveling Wilburys, The Highway men, Blindfaith encore avec Clapton …, exemple plus récent : Pearl Jam, Velvet Revolver, Foo Fighters, Audioslave …, ndlr).
Dès qu’ils commencent à s’appeler « Earth », le groupe commence à sonner plus sombre, Geezer se passionnant pour la lecture de livres de Dennis Wheatley sur la magie noire. Un jour, il raconte aux autres membres une sorte d’expérience paranormale qu’il a vécu, à savoir la vision d’une silhouette habillée de noir au pied de son lit. De là naît l’inspiration de leur première chanson intitulée Black Sabbath. Forts de constater également que les jeunes de l’époque faisaient la queue devant les cinémas et dépensaient leur argent pour voir des films d’horreur, ils décidèrent rester sur leur idée de son plus sombre, plus effrayant.
Début 1969, leur nom de groupe de l’époque, Earth, pouvant être confondu avec une formation portant le même nom, ils décidèrent de changer pour Black Sabbath, titre phare de la chanson de leur premier album, elle-même inspirée du nom en anglais d’un film d’horreur avec Boris Karloff de 1963 (les Trois Visages de la Peur, en Français, ndlr).
1970. Les Beatles se séparent, cela sonne le glas de la fin des années 60, bonjour à la modernité, place aux jeunes. Led Zeppelin, Deep Purple et Black Sabbath seront les trois groupes phare de cette décennie, et bien plus encore.
Deux albums ont vraiment fait la différence dans leur carrière, même si les dix premiers albums du groupe sont tous mythiques : « Paranoid » et « Heaven and Hell » – tous deux plusieurs fois disques de platine. Ils ont vendu à ce jour plusieurs centaines de millions de disques dans le monde et sont reconnus par tous comme l’un des plus grands groupes de tous les temps.
Voilà pourquoi nous allons nous attarder sur Paranoid, parce que si tu n’as jamais écouté cet album, tu as raté un truc dans ta vie. C’est parti.
Paranoid
Paranoid sort le 18 septembre 1970 au Royaume-Uni, en janvier 1971 aux USA. L’album devait à l’origine s’appeler « War Pigs » comme la première chanson de l’album, écrite en protestation contre la guerre du Viêt Nam. La maison de disque a refusé. Ajoutant une nouvelle chanson à l’album, nommée « Paranoid », pour le compléter, ils décidèrent d’en faire le titre de leur album.
War Pigs est la plus longue chanson de l’album, c’est aussi la plus rugissante, si tant est qu’un porc guerrier puisse imiter le lion. Si tu as mal aux cervicales, je te déconseille la lecture de cette chanson. Ce son s’écoute à fond, en bougeant les cheveux. C’est fort, c’est brut, les paroles sont dures, mais justes, tout dans ce titre laissait présumer que ce groupe allait devenir mythique.
Paranoid, deuxième piste. Un régal pour dépoussiérer sa crinière. Rythme génial, moderne, elle fait partie du top 3 des chansons de cet album, et de celles qui se retrouvent sur quasi tous leurs best of, avec War Pigs et Iron Man.
Iron Man, quand on parle du loup, parlant du stress post traumatique d’un soldat, possède l’un des riffs les plus puissants et les plus mémorables de l’histoire du rock n’roll. Du lourd. Et c’est cette chanson, disais-je en introduction de cet article, qui a fait bouger les cheveux des jeunes de 2008 grâce au film Marvel du même nom : Iron Man, avec l’acteur Bob Downey Jr. Avec une force et un riff pareil, pas étonnant que cette chanson ait passé haut la main l’épreuve du temps, aucun doute que les jeunes de 2080 l’aimeront tout autant, même si je ne serais plus là pour te le raconter.
Je te laisse découvrir (s’il est encore possible de découvrir cet album, ndlr) le reste des autres titres, mais il fallait que je te parle de ma chanson préférée de cet opus absolument génial dont je ne passe aucune chanson quand je l’écoute en entier (Tu peux d’ailleurs cliquer sur ce lien pour écouter l’album de A à Z, et vivre la complète l’expérience de ce magnifique album, ndlr).
Il s’agit de la troisième, Planet Caravan. C’est ma chanson de quand je marche en montagne, celle pour quand j’ai besoin de m’apaiser, celle de l’ambiance d’une soirée d’hiver à lire un bon bouquin ou d’une soirée romantique. Cette chanson te fait planer sans avoir besoin de fumer la moquette ou de boire ton eau de toilette. Garanti.
Voilà pour cet album qui reste l’un de mes préférés de tout le rock n’roll, un vrai chef-d’œuvre. J’espère t’avoir fait plaisir à te remémorer ces titres absolument fantastiques, peut-être rappelé quelques doux souvenir à ta mémoire.
Bises, bon riffs et à jeudi 🎸
Sources :
The inside story of Black Sabbath’s Paranoid
J’ai apprécié de découvrir les détails des chansons et de la vie de ce groupe que j’écoutais dans mon adolescence. Ton article m’a permis de me remémorer cette période d’insouciance… et en cliquant sur tes liens j’ai bien secoué la tête et les cheveux! Bon un peu moins longtemps qu’avant car la souplesse commence à manquer. Merci pour ce chouette moment d’émotions.
Avec plaisir ! Ravie que ces articles musicaux te plaisent 😁✌️