Annecy pleure.

 

 

 

« Le fait réel, ce qui est, doit être compris. S’il ne l’est pas, le fait se répète ».

Jean Ravoire.

 

 

 

 

 

Salut à toi, jeune Padawan

 

 

Je te préviens, ce billet ne va pas être des plus guais. Je ne souhaitais d’ailleurs pas en parler, en tout cas pas ici, mais j’ai reçu une dizaine de messages d’Annéciens et solidaires me le demandant. Alors, prépare-toi, ça va piquer sévère, car nous allons nous confronter au réel, en mode Rambo.

 

C’est parti.

 

 

 

Pour ceux qui vivent à l’étranger, ou qui ne sont pas au courant, voici rapidement les faits :

 

Le matin du jeudi 8 juin, au parc pour enfants du champ de mars d’Annecy, en milieu de matinée, un « individu » armé d’un couteau s’est mis à poignarder des bébés, de jeunes enfants en poussette, et a aussi blessé deux messieurs âgés pendant sa fuite. Cet « individu » aura en tout blessé six êtres humains et tenté de poignarder d’autres personnes mais sans succès, grâce au courage d’un jeune homme, Henri, dont je te laisse l’instagram ici. A ce jour, le 10 juin, il y a toujours des bébés, de jeunes enfants et un vieux monsieur à l’hôpital, certains sont gravement bléssés.

 

Comme vous le savez tous, Detroit et Annecy sont mes villes de coeur. Il se trouve que le hasard a voulu que mon planning ait eu des annulations et changements divers ce jour-là, et qu’au lieu d’être sur Lausanne, j’étais à quelques centaines de mètres quand c’est arrivé, en train de discuter avec quelques commerçants de mon quartier. Nous avons appris le drame de suite, et lorsque nous avons visionné une vidéo où l’on voit le fameux « individu », nous l’avons de suite reconnu.

Cet « individu » est un réfugié de guerre syrien qui déambulait seul dans les rues depuis des semaines, mais surtout au niveau du champ de mars, l’étendue d’herbe qui borde le lac. Il avait déjà été signalé aux autorités.

 

 

Voilà, maintenant que le cadre est posé, nous allons parler des causes, car il y a à dire, mais pour cela, nous allons remonter trois ans en arrière, pour comprendre ce qui nous est arrivé dans notre jolie ville autrefois tranquillou-peinard.

 

Depuis quelques années, et encore plus depuis 2020 suite au premier confinement, de nombreux, que dis-je, des milliers de Parisiens et habitants d’Île-de-France sont venus habiter notre ville, pensant y trouver un havre de paix. D’ici-là, aucune critique, puisque j’étais moi-même originaire de cette région, dans une autre vie. Sauf qu’aux dernières élections municipales, nombre de nos administrés ayant encore peur du vilain virus, et cette « nouvelle » population souhaitant imposer son idéologie aux habitants autochtones plutôt que de s’intégrer, nous avons changé radicalement de maire et, par voie de conséquence, la politique dirigeant notre ville.

 

Depuis le 4 juillet 2020, date de son élection, ont suivi une succession de décisions ubuesques financées par nos impôts, puisque comme disait Coluche : « C’est nous qui paye ». Je passe la demi-douzaine de sens-interdits, le gigantesque passage clouté arc-en-ciel à je ne sais combien de milliers d’euros, ainsi que le nombre hallucinant de pistes cyclables attendant désespérément le chaland qui ont fleuri un peu partout, étouffant radicalement le trafic routier, empêchant les automobilistes de rentrer chez eux le soir, doublant, triplant le temps de trajet à cause des embouteillages, et augmentant comme jamais la pollution du centre-ville au point que nous ne puissions plus ouvrir les fenêtres tant c’est irrespirable, sans compter les concerts de Klaxons, car tous les croisements sont engorgés de voitures, puisque la plupart des axes sont passés de deux à une voix de circulation, piste cyclable inutilisée oblige. Mais je m’égare, ce n’est pas le sujet.

 

De plus, un peu moins de six mois après l’élection de ce nouveau maire écologiste, anciennement EELV, le crack est arrivé sur Annecy. Pour ceux qui ne connaissent pas ma ville, si tu veux, pour nous, Haut-Savoyards, ces drogues-là, c’est un peu comme si les martiens débarquaient…

 

Mais ce n’est pas tout, et si toi aussi, tu habites une ville (dé)gé(né)rée par des socialo-écolos, tu connais l’idéologie, et tu me vois arriver. Nous devons accepter, paraît-il, des réfugiés de guerre sur notre territoire — ordre solennel de l’u.e (sans majuscule et à dessein, ndlr), et « schnell ! »*. Or, ce nouveau maire a décidé d’en accueillir quelques centaines dans notre ville il y a quelques mois, ça doit lui faire des points pour son prochain poste, j’imagine, mais le débat ici n’est pas politique, il est de bon sens.

 

Déjà, premièrement, il n’y a que des hommes parmi ces réfugiés, hommes en âge de défendre leur pays, mais ils sont pourtant ici. Et où sont les femmes, les vieillards et les enfants ? Restés sur place à défendre héroïquement leur terre, sans doute ? Eh bien, qu’aurions nous fait si nos poilus avaient eu si peu de bravoure ?

 

Ensuite, lorsqu’un réfugié de guerre, c’est-à-dire une personne traumatisée ayant sans doute vu des massacres et des atrocités par centaines, voire peut-être sa propre famille assassinée, avec boyaux et sang sur les murs, et que ce monsieur entre dans un pays de bisounours, où il n’y a ni guerre, ni port d’armes, et de « hautes valeurs démocratiques » (pour ceux qui y croient encore, ndlr), en mode claquettes-chaussettes-poussette, qui peut croire que cela va bien se passer ? Comment est-il possible qu’un politicien se dise qu’on peut les lâcher dans la nature au milieu des familles paisibles occidentales sans au minimum un solide (très solide !) accompagnement psychiatrique ?

Il suffit de se rappeler des militaires traumatisés du Vietnam ou d’Indochine : les mecs avaient des hallucinations, se mettaient en boule et rampaient par terre en plein supermarché entre les rayons petits-pois et choucroute, pensant éviter les balles ou essayant de survivre à un bombardement tout droit sorti de leurs souvenirs post-traumatiques.

 

Je demande instamment au bon sens d’effleurer l’esprit de mes congénères, ne serait-ce que trente secondes, et je repose la question : comment imaginer qu’il n’y aura pas de drame en recevant des individus traumatisés de guerre, ayant été confrontés aux pires situations de massacres humains, aux pires drames, et dépendants aux substances les plus émotionnellement inhibantes comme le captagon**, ou déclenchant les pires crises de manque comme l’héroïne ou le crack, dans des pays de civils non armés et non préparés à les accueillir ?

 

 

 

 

Petite capture d’écran du Tweeter du maire d’Annecy, ayant visiblement « rejoint une totale liberté de pensée cosmique, vers un nouvel âge réminiscent »***. Tu l’auras deviné, ses tweets ont très, mais alors TRÈS mal vieilli, surtout celui sur fond noir, qui a à peine quinze jours au moment du drame. Tout le monde ici le savait, s’y attendait, le redoutait, sauf ce maire et son équipe. Mais qu’on t-ils dans la cervelle ? Sont-ils seulement pourvus, ou sont-ils complètement abrutis par leur idéologie ? :

 

 

 

 

… Et voici un petit historique NON EXHAUSTIF des coupures de presse des faits divers de ces derniers mois à Annecy. Ce n’est pas comme si on ne pouvait pas s’y attendre ! Tous les signes étaient au rouge, mais le maire et son équipe ont persisté dans leur idéologie, jusqu’au drame que tu connais :

 

 

 

Il y a trois semaines, des habitants d’Annecy et agglomération manifestaient pacifiquement pour dénoncer la hausse de l’insécurité que les Annéciens subissent depuis ces nouvelles vagues d’immigration. Notamment à Seynod, ville limitrophe, où depuis qu’un centre d’accueil de réfugiés de guerre syriens a ouvert, les enfants ne peuvent plus prendre leur bus pour aller au collège. Ce sont les parents qui les amènent en covoiturage suite aux agressions et menaces que les enfants ont subies, sans parler des usages de drogues devant les petits. Suite à cette manifestation pacifique, le maire a traîné les parents devant les tribunaux.

 

 

Nantes, Grenoble, Lyon, Bordeaux, …, maintenant Annecy. Y a-t’il une compétition entre les maires socialo-écolo à celui qui transformera sa magnifique ville en pire trou à merde de ce pays, ou bien ?

 

 

 

 

 

 

Voilà la version d’une Annécienne, corroborée par de nombreux Annéciens dépités, traumatisés et plongés dans le désespoir de devoir supporter encore ce maire qui a du sang sur les mains, bien trop égocentrique pour démissionner, et son équipe endoctrinée jusqu’à la moelle, prête à verser encore le sang de ses administrés plutôt que de faire preuve de bon sens.

 

Mais tu l’auras compris, il ne s’agit pas que d’Annecy. L’heure est grave, et ne te croit pas à l’abri dans ta petite ville ou ton village, car demain, si nous continuons à laisser faire, ce sera ton tour. Tes enfants, ta famille, ton sang.

 

Y a-t’il encore des citoyens occidentaux qui croient que ceci est de l’incompétence ? Sérieusement ?! Va falloir rapidement ouvrir un bouquin ou deux, l’ami, car on ne va pas s’en sortir là. Quand allons-nous enfin réagir, ce n’est pas le premier exemple pourtant ? Lorsque nous aurons tous perdu un membre de notre famille assassiné froidement, lorsque notre pays se sera totalement écroulé, ou bien va-t-on se secouer avant ?

 

Je t’avais prévenu que j’en avais gros, t’es pas habitué, car normalement, ici, on fait du feel-good, de la santé, du bien-être, tantôt un peu de philo facile, de la beauté, du jardinage, mais vois-tu, arroser les plantes vertes dans une maison qui prend feu n’as pas vraiment de sens. Dans mes billets d’humeur, j’essaie de réveiller un peu les âmes ici et là, mais le travail est tellement vaste, tant la dystopie est la norme d’aujourd’hui, que j’ai parfois l’impression de vider l’océan à la cuillère à matcha. Sortons-nous les doigts du cul, les gens, l’heure est grave. Et encore une fois, je ne dis pas cela parce que c’est arrivé à Annecy, ceux qui me connaissent savent que j’ai ce même discours depuis le début.

 

 

Alors oui, on va reprendre nos publications habituelles, le dernier épisode de notre série sur le sucre qui arrive, une jolie recette pour bientôt, mais franchement, tu sais je ne donne que rarement des conseils, et ma foi, il me semble même que c’est le premier en six ans sur ce blog, mais par pitié : éteins ta télévision, coupe tous les médias mainstream quels qu’ils soient, et ouvre les yeux sur ce qu’il reste de ton pays, où que tu sois, car c’est la même bouse idéologiste partout en occident, et nous en sommes tous responsables par notre passivité.

 

C’est également la première fois en six ans que je l’aborde ici : je suis engagée dans un cercle de réflexion politique, historique et philosophique depuis quelques années, et je t’encourage à te bouger également dans ce sens, selon tes propres affinités, possibilités et visions, mais les tiennes, à TOI, pas celles que big brother te fourre dans le crâne à coup de propagande, te rendant mou et apathique, quand c’est pas psychotique #wokeclub.

 

Je vais tout de même finir ce billet par un conseil de lecture, … Allez deux : après avoir relu la France contre les robots de Bernanos, ed. Louise Bottu, je t’invite à ouvrir Propos sur le bonheur, d’Alain, ed. Folio. Comprendra qui voudra, et quant à moi, je te dis à jeudi prochain pour de nouvelles aventures, avec moins de sarcasme et de cynisme, ou pas, nous verrons, lol.

 

 

Salutations révolutionnaires 🇫🇷

 

 

 

 

 

*Si tu n’as pas compris mon sarcasme, tu ne connais sans doute pas la situtation de la France dans l’u.e, sans majuscule et à dessein, toujours et assumé. Je t’invite donc à approfondir cela de toute urgence avant qu’il ne soit trop tard, en commençant par exemple avec la lecture de l’excellent ouvrage de G-H Soutou, « Europa ! »,  aux éditions Tallandier, où tu pourras également vérifier tous les faits historiques cités dudit ouvrage en consultant les 62 pages de biblio. Et pour un brin de philo, tu peux aller voir cet ancien article ici.

 

**Comment, tu ne connais pas le captagon ? C’est de la fénétylline. Toujours pas ? C’est une amphétamine, à savoir une drogue à visée stimulante, utilisé par les militaires Syriens, Irakiens, Libyens et autres jihadistes de l’état Islamique, et qui s’est répandu par la suite au moyen-orient et en Arabie Saoudite à des fins récréatives. Et devine où est fabriquée cette drogue, en majeur partie ? Je sais que tu me vois venir : en Syrie. Tiens, tiens…

Cette drogue agit sur trois neurotransmetteurs : la dopamine, la sérotonine et la noradrénaline. En plus d’augmenter l’énergie, de diminuer le besoin de sommeil et l’appétit, cette molécule à la particularité d’inhiber les sentiments, et de retirer toute empathie. Tu commences à faire le lien, où dois-je te faire une thèse ?

 

***Si t’as pas la ref, clique ici.