Salut à toi, jeune Padawan
En ces temps particulièrement moroses, où diviser pour mieux régner n’a jamais été aussi d’actualité ; en ces temps où la météo pluvieuse et orageuse reflète bien la santé mentale de nos pays et de ses habitants, je me suis dit qu’il serait opportun d’élaborer ensemble une assiette familiale, amicale et fédératrice qui, comme son nom l’indique, sera appréciée de tous.
Nous, français, savons que la table rassemble. Nous y parlementons toujours, nous nous y engueulons souvent ; parfois, nous y retrouvons du bon sens au dessert lorsque à l’entrée tout nous opposait, et nous y signons même des traités de paix, réalisant entre la poire et le fromage que l’ennemi n’était, comme souvent, pas à notre table.
La vie est un jeu d’échec, certains ont trois ou quatre coups d’avance lorsque d’autres en sont encore à se demander comment avance le fou. Ainsi, diagonalement perdus dans cette ambiance poivre et sel, reprenons ensemble des forces physiques et mentales en cuisine pour enfin y voir clair dans ce jeu de dupes, avec une petite assiette douillette, très rapide, simple et terriblement délicieuse.
Mais juste avant la recette, un peu de matière à réflexion…
La plus belle oeuvre de Charlie Chaplin (ou en tout cas, la plus à propos).
Si tu n’as pas le moral, que tu te sens perplexe dans cette actualité … compliquée, ou si tu ne te sens pas au top de ta santé mentale dans cette société malade, je t’invite à regarder cette courte vidéo – le site la propose en français, ou en version originale anglaise – séquence finale d’un film du très grand Charlie Chaplin, je te laisse découvrir lequel.
Pour ceux qui n’auraient pas trois minutes et cinquante-trois secondes à y consacrer, voici un court extrait de ladite vidéo, qui est le discours final du personnage principal du film :
« Nous avons développé la vitesse pour finir enfermés. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent néanmoins insatisfaits. Notre savoir nous a rendu cyniques, notre intelligence inhumains. Nous pensons beaucoup trop et ne ressentons pas assez. Etant trop mécanisés, nous manquons d’humanité. Etant trop cultivés, nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités, la vie n’est plus que violence et tout est perdu. Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité, l’amitié et l’unité de tous les hommes.
[…]
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’avidité, de l’amertume de ceux qui ont peur des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront, et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux peuples. Et tant que les hommes mourront, la liberté ne pourra périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, ceux qui vous méprisent et font de vous des esclaves, enrégimentent votre vie et vous disent ce qu’il faut faire, penser et ressentir, qui vous dirigent, vous manœuvrent, se servent de vous comme chair à canons et vous traitent comme du bétail. Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes-machines avec des cerveaux-machines et des cœurs-machines. Vous n’êtes pas des machines ! Vous n’êtes pas des esclaves ! Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur. Vous n’avez pas de haine, seuls ceux qui manquent d’amour et les inhumains haïssent. Soldats ! Ne vous battez pas pour l’esclavage, mais pour la liberté ! »
CQFD, et place à la recette.
L’assiette de pâte remonte-moral d’un été pluvieux.
Pour deux personnes.
Environ 140 g de spaghettis demi-complets (ou plus, ou moins selon ton appétit …)
Une grosse barquette de tomates cerise bien mûres (l’équivalent de 3 tomates normales)
Un petit bocal de sauce tomate-basilic d’environ 200 g. Je prends celle de Prosain chez biocoop qui est très bonne, mais ta préférée fera l’affaire.
Un filet de ta meilleure huile d’olive
Un bouquet de basilic frais
Sel, poivre de Madagascar
Optionnel : Copeaux de parmesan.
La recette
Jeter les pâtes dans une grande casserole d’eau bouillante salée (sans te brûler, cher Padawan) et cuire le temps indiqué sur le paquet à feu moyen, tout en contrôlant la fin de cuisson, pour qu’elles demeurent al dente. Égoutter les pâtes, les remettre de suite dans la casserole, ajouter le bocal de sauce, mélanger, couvrir pour garder au chaud et réserver.
Pendant la cuisson des spaghettis, découper les tomates cerise en deux, et prélever autant de feuilles de basilic que ton coeur t’en dit.
DRESSAGE
Dans ta plus belle assiette creuse, placer les spaghettis en sauce avec amour gloire et dextérité. Ajouter un petit filet d’huile d’olive, les tomates, le basilic, optionnellement les copeaux de parmesan, saler, poivrer, et servir, pour déguster sans attendre.
Cette petite recette est d’une rapidité et d’une simplicité incroyable, mais le mélange cuit-cru des tomates et du basilic fait toujours un carton. Attention, les gourmands risquent d’en redemander, lol.
Salutations méditerranéennes 🌿
J’adore …
Ce n’est pas compliqué de mettre tout le monde d’accord, finalement ! 😁✌🏻
J’adooore… l’introduction de ton article avant la recette… très joliment écrite!
Après le plaisir intellectuel, le plaisir des sens avec ta super recette. Miam-miam simple et bonne!
C’est souvent la simplicité qui fait les meilleures recettes. Autant de plaisir à les faire qu’à les déguster ! 😁✌️