« Il faut, chez le queutard mondain comme chez la rockstar, tout l’aveuglement de la luxure et du pouvoir, pour ne pas voir qu’on devient ce qu’on fait — en l’occurrence un vieux camé dégueulasse. »
Laurent Obertone.
Salut à toi, jeune Padawan
Aujourd’hui, on va parler d’un livre qui a fait polémique, comme toutes les œuvres du même auteur.
Au départ journaliste spécialisé dans les faits divers pour un hebdomadaire régional, son travail va lui inspirer son premier livre, La France Orange Mécanique. S’en est ensuivi une suite de passages à la TV et autres supports médias, puis une polémique, puisque l’auteur ne mâche pas ses mots pour décrire des vérités qui dérangent, d’autant plus qu’en 2013, c’était visionnaire et osé. La suite a été du même acabit, moins les passages TV puisqu’il a été censuré. À chaque sortie d’un nouveau livre, une polémique, mais le lecteur est toujours là.
Raisonnablement sexiste, la nouvelle œuvre de Laurent Obertone, ne déroge pas à cette tradition. Étudiant la problématique du relationnel entre les hommes et les femmes, les polémiques, toujours lancées par celles et ceux qui n’ont pas lu le livre, et se plaignent et crient au scandale, alors que les lecteurs sont plutôt contents de ce nouvel opus.
Nous allons ensemble en parler, comme d’habitude, sans trop en dévoiler pour ne pas gâcher le suspense, et voir si oui ou non l’auteur est un horrible misogyne qui finira seul avec sa zapette et son litre de rouge. C’est parti.
Une idée dans l’air du temps
À l’heure où les jeunes et les moins jeunes sont perdus, certains malheureux dans cette société où les rôles, autrefois bien définis et pour le meilleur, sont aujourd’hui inversés, avortés, scarifiés ou niés, il y a de quoi se taper la tête contre les murs, en effet.
Je t’arrête de suite, ne va pas me parler de la femme qui n’avait ni le droit de vote ni d’un compte en banque, ça, tu le dois à Napoléon. Par « autrefois », je faisais évidemment référence à la période du Moyen Âge où les femmes étaient tantôt entrepreneures, tantôt médecins, où, elles pouvaient être propriétaires terriennes, hériter, et même aller à la guerre en armure, comme ces messieurs. De cette période bien précise, donc.
De plus en plus de personnes ont un mal fou à trouver un partenaire qui tient la route, déjà émotionnellement, mais alors lorsqu’il s’agit d’aborder les valeurs, ou les projets, c’est sauve-qui-peut. Entre les « adulescents » de 40 ans et plus, les paumés, les dépressifs (ceci dit, il y a de quoi, si tu es un tantinet observateur du monde qui nous entoure, ndlr), les vengeurs, les sadiques, et les pervers, notre société part en cacahuète, et nous aussi, clairement.
Petit extrait sur ce sujet : « Pour résumer, ce monde impitoyable se résume en deux catégories : ceux qui existent, les adultes, et ceux qui creusent. Ces derniers, juvéniles et dépendants, donc crédules, cherchant à combler par l’extérieur leur manque de confiance, sont évidemment les proies favorites des manipulateurs professionnels, marchands et politiciens. » (P. 118).
Alors que fait-on ? On marie nos meilleurs amis comme au Japon, on renonce au sexe opposé comme les MGTOW aux USA, on devient moine bouddhiste, on s’offre un aller sans retour sur la Lune, ou bien, on se retrousse les manches et on commence à bosser sur soi ? Tu ne t’attendais pas à cette chute, avoue-le. D’ailleurs, pour creuser le sujet, je t’invite à cliquer ici.
Ces thèmes, je les ai abordés (très) souvent sur ce blog, et je suis contente qu’un homme offre enfin son point de vue, riche et travaillé, sur le sujet.
Tout le monde en prend pour son grade.
Les misandres et misogynes se sentiront horriblement vexés à la lecture de ce bouquin. Les autres riront parfois de bon cœur, parfois jaune. Et tous seront parfois d’accord, et parfois non. Or, l’intelligence, c’est savoir écouter un point de vue qui est en désaccord avec soi, et en ces temps binaires, cela fait le plus grand bien.
Enfin un livre où l’on parle du mâle lourd, du gros bêta qui se laisse vivre et surtout redevient enfant dans la vie quotidienne du couple. Il ne faut pas s’étonner que les dames qui ont ces lourdauds intolérants aux tâches ménagères ont perdu leur libido, quand on t’humilie à te prendre pour la femme de ménage. « De même, si vous jugez que votre femme est une serpillère humaine qui ferait bien de ne pas s’éloigner des plaques de cuisson, il existe des cultures faites pour vous ». (P.259).
Et pour une fois que l’on ne rabaisse pas la femme à une enfant hystérique incapable de raisonner autrement que par son émotion qui la déborde, même si quelques fois les gros clichés datés des précédentes générations de la femme qui se case avec un friqué ont la vie dure (cf. films de Marilyn Monroe, B.B, …), il n’en reste pas moins que l’auteur a bien analysé les mauvais, certes, mais aussi les bons côtés des deux sexes.
Dans ce livre, tous les termes sont abordés. On y parle de différents types de relations hétérosexuelles comme les familles recomposées, les trouples, les libertins, les échangistes, la polygamie, mais aussi de fidélité. La famille est passée au crible et les deux points de vue, celui de l’homme et celui de la femme sont décortiqués. On aborde aussi différents contextes sociétaux qui expliquent pourquoi nous en sommes arrivés là.
Critique du masculinisme et d’un certain féminisme desservant l’un ou l’autre, voir les deux sexes, Obertone sait rester équitable sur les cartons rouges envoyés. Oui, bon, on est en période de foot à ce qu’il parait, alors j’essaie de m’adapter, lol.
Et à la fin de son ouvrage, il nous dévoile enfin quelques solutions, que je te laisserais découvrir…
En conclusion, je dirais que c’est 272 pages qui enfoncent quelques portes ouvertes pour toute personne sensée, ou qui sera une véritable révélation pour un individu perdu ou en perte de repères.
Mais c’est également une œuvre qui fait réfléchir toute personne aimant prendre du recul sur notre société, ou sur nos comportements. Ce livre pourrait même réconcilier certains hommes et certaines femmes qui se seraient momentanément oubliés dans les relations pénibles et énergivores qu’offre notre société moderne.
En d’autres termes, comme tout travail sensé, sourcé et rigoureux, cet ouvrage est d’utilité publique et je le recommande à tous et toutes. Bonne lecture.
Salutations littéraires 🌹
