« Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants »
Proverbe amérindien.
Salut à toi, cher Padawan
Si tu es de ma génération, tu te rappelles sans doute de ce single des Elmer Food Beat mais on ne va pas discuter de ça aujourd’hui, même s’il est important de sortir couvert encore de nos jours, on est d’accord.
Le sujet de ce jeudi, au risque de plomber un peu l’ambiance (mais si peu!), est tout aussi sérieux que les MST, mais avec un peu moins de mouvements de bassin : les plastiques alimentaires et les solutions pour s’en passer le plus possible. C’est parti mon kiki (même si j’en ai pas, ndlr).
Un danger pour notre environnement
Le septième continent. Un rassemblement de plastiques dans l’Océan Pacifique Nord (mais pas que) tellement énorme qu’il fait la taille d’un continent, en as-tu sans doute déjà entendu parler ? Oui ? Ce n’est pas le problème.
Enfin, si bien sûr, mais ce que je veux dire est que si les plastiques, quels qu’ils soient, restaient agglutinés en masse pour former un continent sans jamais se dégrader, il suffirait de vider ce fameux continent avec des gros bateaux cargo direction recyclage par exemple, et en quelques années on rattraperait 40 années de foutage de gueule, pardon, d’erreur. Mais, comme je le dis à nouveau, ce n’est pas le problème, car ce n’est pas comme ça que ça se passe.
Le plastique, qu’il eût été bouteille, gobelet, barquette, sac, bouchon, encadrement de télévision, souris pour ordinateur, emballage de ton paquet de riz ou que sais-je encore, ne se décompose pas, il se divise. Je m’explique. Prenons l’exemple de ton emballage de sandwich. S’il est jeté à la poubelle, mais que par inadvertance il sort du camion poubelle avec le vent et arrive dans la nature, avec le temps il va se séparer en plusieurs morceaux. D’abord en gros morceaux bien visibles pour la bonne âme charitable qui pourrait encore le ramasser pour le remettre dans le circuit du traitement des déchets, mais en suite il va se séparer en morceaux tellement plus petits qu’il va falloir jusqu’à un microscope pour pouvoir les voir.
Dans ce parcours de vieillissement, si les morceaux de plastique sont encore « gros », suivant la taille de l’animal, il peuvent être ingérés ou pas et provoquer une mort par étouffement ou strangulation (anse de sac, par exemple). S’ils sont plus petits, ils vont s’agglutiner dans l’estomac et l’animal va mourrir d’en avoir trop ingéré. S’ils sont encore plus petits, tellement petits qu’on ne peut les voir à l’oeil nu, ils partent par exemple dans notre organisme via l’eau que nous buvons pour un voyage mystérieux…
Aujourd’hui dans l’organisme de chaque être vivant sur terre, humain ou non humain, il y a une quantité de plastique, différente selon le sujet mais il y en a. Et on n’a pas aujourd’hui assez de recul pour savoir les conséquences, même si certaines études scientifiques commencent à sortir.
Finissons par une note de légèreté, afin de ne pas te plomber le moral pour ton début de weekend, sache qu’en plus de l’impact sur les animaux humains et non humains, il y aussi les arbres au bord des routes qui ne doivent pas être tant ravis d’être décorés comme des sapins de Noël version Zezette épouse X. #saperlipopette
Le plastique en cuisine, un danger pour notre santé
En outre, souiller nos océans, nos eaux de boissons, nos forêts et notre nourriture n’était pas suffisant : Lorsque nous l’utilisons en cuisine il peut être nocif suivant le type de plastique et son mode d’utilisation.
– LE PET ou (Polytéréphtalate d’éthylène) est principalement utilisé dans la fabrication des bouteilles d’eau, barquettes et sacs plastiques. Les bouteilles en PET sont susceptibles de faire migrer des traces de trioxyde d’antimoine. Ce composé est classé comme possiblement cancérigène. C’est notamment pour cette raison qu’il ne faut jamais consommer une eau en bouteille qui a été exposée au soleil.
– Le PP ou polypropylène, se trouve dans les barquettes réutilisables à réchauffer au micro-ondes, les gobelets en plastique, les bouchons de bouteille en plastique, certaines gourdes et tasses. Ne migre que lorsqu’il est vieux, mais il faut donc y faire attention.
– L’Union Européenne a peut-être interdit l’usage de polycarbonate dans la fabrication des biberons, mais il reste autorisé pour les autres emballages (boites de conserve, récipients alimentaires, vaisselle…).
-Et on ne va pas parler des phtalates, BPA (Bisphénol A, le fameux) et autres perturbateurs endocriniens qui migrent dans les aliments (miam, miam!), allez si on en parle quand même : Pas bien pour toi. Voilà je pense être assez claire, sinon il y a des études scientifiques (par centaines) qui t’expliqueront en long, large et travers ce résumé que je me suis permis de faire en quatre mots.
– La plupart des moules en silicone pas cher de supermarché sont en silicone peroxydé. Très faciles à reconnaître, lorsque tu les pinces ou que tu ne les utilises pas depuis un moment, une fine poudre blanche se forme à la surface. Or, ce type de silicone migre dans la nourriture lorsqu’il est dans ton four. Tu sais donc où tu peux te les mettre. Non pas là, petit coquin, utilise-les pour faire des préparations froides, ou pour faire des bougies ou des savons maison. Si tu te demandais le pourquoi de la différence de prix entre les moules en silicone professionnels et ceux que tu achètes partout ailleurs, tu as la réponse.
Les solutions avec le plastique
On va le faire en trois actions simples mais efficaces, avec un bonus pour l’humanité (et les animaux en général qui sont les premiers à souffrir de notre irresponsabilité) :
– Ne jamais chauffer le plastique, et surtout pas au micro ondes. Court mais efficace.
– Toute boite en plastique rayée ou endommagée (type tupperware ou autre) ne doit plus jamais contenir de nourriture. Recycle-là pour y ranger tes vis, tes boulons ou tes legos. Ainsi, ne pas utiliser de couteau, fourchette en métal, ou d’éponge abrasive pour les nettoyer. En clair, le mode d’utilisation pour un déjeuner au travail est le suivant : tu remplis ta boite quand ta nourriture est froide pour la mettre au frigo, puis au moment de déjeuner au bureau tu vides son contenu dans une assiette en céramique pour la faire chauffer et manger. C’est chiant? oui je sais, il y a des solutions plus bas.
– Déconditionner tous tes aliments emballés dans du plastique pour les mettre par exemple dans des bocaux en verre. C’est chiant? On a la solution plus bas mais allez je te fais un petit spoiler : le vrac mon petit, le vrac. Et en plus c’est moins cher.
– Bonus : TRIER ses déchets. Dois-je épiloguer ? Je ne crois pas.
Les solutions sans plastique
Chante avec moi : « Le plastique c’est pas fantastique, le verre c’est beaucoup plus doux ». Nan je déconne. Tu l’as fait ? Ne me remercie pas de t’avoir mis cette chanson dans la tête pour le reste de la journée. T’inquiètes je vais t’en libérer, délivrer. Désormais tu me hais. Moi aussi je t’aime. Bisous. (Je sais je radote, mais les bonnes vieilles plaisanteries ne sont-elles pas les meilleures ?!, ndlr).
– Pour conserver au sec, au frigo ou faire réchauffer : il y a le verre pardi ! (Mamie verveine est toujours là pour te rappeler ses vieilles astuces d’avant l’ère du plastique roi, ndlr) Et pour tes belles boîtes en verre tu peux choisir des couvercles en bois, en liège (ou en silicone si tu veux avoir une option plus étanche. Je possède un seul couvercle en silicone pour ranger mon bouillon de légume, depuis 7 ans. #maladroite). « Le verre c’est fantastique, le bois c’est très sympa ». Mais si tu réchauffes au micro-ondes, tu retires le couvercle.
J’ai quelques boites en verres et bocaux que j’ai acheté chez : Ikéa, Bodum, Nature et découvertes (un bocal en verre avec bouchon en bois qui contenait des feuilles de tilleul), maisons du monde, Weck… On en trouve partout, va chez Emmaüs par exemple, il y a des milliers de bocaux « le parfait » qui attendent que tu y mettes ton riz, tes lentilles, tes pâtes…
– Si tu veux emporter ton thé ou ton café et le garder au chaud (ou au frais), il y a par exemple les mugs Bodum, qui existent en 2 tailles, 35cl et 45cl. Et si tu bois à la paille il y a des pailles en métal, en papier ou en bambou.
– Si tu veux conserver de l’eau à la maison au frais ou pour te faire des infusions de fruits, légumes et aromates, tu peux choisir une belle carafe en verre avec un bouchon en liège.
– Pour éviter d’utiliser du film alimentaire, j’utilise des « couvercles » en silicone pour mes assiettes, plats, bols quand ma nourriture est froide et prête à ranger au réfrigérateur … et de même pour mes fruits (voir photo). Alors oui ça reste du plastique, mais ça fait 5 ans que je les ai pour certains et ils n’ont pas bougé, et donc depuis ce temps je n’utilise plus de film alimentaire. Les « couvercles à fruits » viennent de chez Ikéa, et ceux à assiette viennent de je ne sais plus où mais tu peux en acheter partout sur le net aujourd’hui. Sinon il y a la solution des wraps en tissus de cire de soja dont voici un exemple ici.
Embrasser nos responsabilités, quelques idées
– Acheter le moins emballé possible et donc à fortiori, le plus en vrac possible.
– Utiliser des sacs en tissus lavables pour acheter les fruits, légumineuses, céréales, graines, oléagineux… Se servir de grands cabas en tissus ou le bon vieux panier en osier de ta mamie pour faire tes courses.
– Acheter des pailles réutilisables et en garder une au travail si on consomme des boissons à pailles. Ou dans son sac, sa voiture par exemple. Quand tu vas chercher ton café ou ton thé à emporter amène ton propre contenant.
– Idem pour le pain, dois-je te rappeler que ta mamie avait son sac à pain ? J’en ai un et je ne suis pas une mamie. Tu n’en as pas ? Découpe ton plus vieux T shirt de Slayer ou Iron Maiden (ou bob l’éponge) en 2 bandes rectangulaires correspondant aux dimensions de ton painen un peu plus large, puis coud les deux parties plus longues et un des petits cotés et voilà, tu as ton sac à pain, facile.
– Recycler ses déchets, revendre ou donner plutôt que de jeter et bien sûr éviter la surconsommation, cela va sans dire alors disons-le quand même.
Bien sûr la liste n’est pas exhaustive en cuisine, et il y a d’autres pièces dans la maison. La situation est peut-être critique mais les solutions sont là, pour toi, pour moi, certes, mais surtout pour ceux qui viendront après nous.
Il ne faut jamais oublier que ces petits gestes quotidiens, ce n’est pas pour la planète que tu les fait. Car la planète, si l’espèce humaine s’éteint, elle sera toujours là et se reconstruira. Va voir les images satellites de Tchernobyl et tu comprendras que la nature, sans main humaine et même après une explosion nucélaire reprendra toujours ces droits. Il y aura toujours une bactérie qui aura survécu, une graine qui aura été sauvée par le hasard de la vie.
« Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de tous. »
Mahatma Ghandi.
Ces petits gestes, qui sont impératifs pour chacun d’entre nous aujourd’hui, c’est pour l’humanité que nous les faisons. C’est pour toi, pour moi, pour nous, pour demain. Et toi, que fais tu en cuisine pour essayer de nous sortir de la merde dans laquelle nous nous sommes mis ?
Bisous plein d’espoir 🌎
(*) : Si tu te demandes ce que c’est qu’un « gyre » : Un gyre océanique (du grec « rotation ») est un gigantesque tourbillon d’eau océanique formé d’un ensemble de courants marins. Ces vortex sont provoqués par la force de Coriolis (Wikipédia). Y’a pas de quoi.
Sources :
https://en.wikipedia.org/wiki/Plastic_pollution
http://www.geologyin.com/2016/07/plastic-continents-is-there-way-out.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pollution_plastique
http://www.septiemecontinent.com/expace-science/
Il y a longtemps que je n’utilise plus de plastique, tout a fait d’accord avec toi.
Oh que j’aime lire des petits commentaires comme ça de bon matin ! 😁 Belle journée à toi.
Je suis d’accord avec toi et fais attention à ma santé et à notre planète. Mes poubelles ont beaucoup réduit, je fabrique mes produits ou utilise des choses naturelles pour moi la maison ou le jardin. Je fais des économies car ces actions reviennent moins chères que d’acheter «industriel». Ce n’est qu’une goutte, vu l’ampleur du désastre, mais si chacun faisait un effort on remplirait une baignoire puis une piscine… jusqu’à ce que l’on se décide tous enfin à avoir un mode de consommation plus sain. Arrêtons de croire que cette planète nous appartient nous n’en sommes que les usufruitiers. De toute façon, à ce rythme, les humains disparaîtront bien vite. Pourquoi? Car tout ce qui nous rend malade et/ou nous tue vient de l’action humaine!
Super ! Chaque action compte. Plus nous serons nombreux et plus le changement sera visible. 😉
« Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de tous. »
Quelle belle phrase que je n’hésiterai pas à ressortir au prochain qui me soutiendra que «mais si, les OGM, c’est génial, c’est pour nourrir les petits africains qui n’ont rien à manger parce que ça pousse pas là-bas»… en ignorant copieusement que le problème n’est pas ce que la terre a à offrir mais la façon dont une partie des humains s’est accaparé les ressources en trouvant le moyen d’en jeter une part immense sans remords… et en vouloir toujours plus!
Concernant les plastiques vs. Le durable, je fais de plus en plus ma part même si je suis loin d’être 100% vertueuse. C’est pas facile de changer mais une fois qu’on s’y met, c’est pas si difficile non plus.
Et oui le changement c’est (pas maintenant non, enfin si lol …) comme la danse : une fois qu’on commence, on se laisse entrainer par la musique et vient l’envie de continuer ! 😁