« C’est l’histoire d’une société qui tombe et qui au fur et à mesure de sa chute se répète pour se rassurer :
« Jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien… ». Le problème, ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage. » La Haine, Mathieu Kassovitz.
Salut à toi, jeune Padawan
La société, c’est ce qui nous empêche de nous réaliser.
Imposer la même façon de vivre, d’apprendre, de travailler et de se divertir à tous est la plus grande ineptie de notre monde moderne. Et ils ont voulu aller jusqu’à tayloriser nos vies, tout comme ils l’avaient déjà fait pour nos carrières, et cela rend beaucoup d’entre nous malheureux.
Déjà niveau boulot, c’est pas forcément la joie. Si tu rentres dans le moule standard, ça va aller à peu près, si tu sors un tantinet du lot, que tu es un poil créatif ou différent, tu es vite dérouté, et généralement après 20 ans dans la même boîte, il n’est pas rare de voir des gens rêver la nuit de crier « au revoir président ! » déguisés en poussin…
L’entreprise classique dite « moderne » inhibe les talents, annihile les personnalités, et pulvérise la motivation. Ils ont voulu la standardisation, nous l’avons eue, mais à quel prix ? Quand on voit l’état mental du français moyen, il y aurait de quoi se remettre en question, mais aucun acteur majeur ne le fera. Pourquoi ?
« Car ce n’est pas dans notre intérêt, nous risquerions de faire moins d’oseille et ils risqueraient de moins consommer », pensent-ils dans l’étroitesse de leur petit cerveau stérile conditionné. Alors qu’en réalité, si on laissait à chacun la possibilité d’être lui-même, avec ses propres talents et aptitudes, ce n’est pas que de l’oseille qu’ils feraient, qu’on ferait, mais de la méga oseille avec le bouquet garni et les petites carottes qui vont avec, mais ça, c’est un débat pour un prochain billet.
Finalement, pourquoi tant d’enfants, d’adolescents et de plus en plus d’adultes envient tant les footballeurs, les danseurs, les chanteurs, les écrivains, les artistes en général ? Parce qu’ils ont la carrière qu’ils veulent, qu’ils sont libres et que leur métier est leur passion. Et même si certains d’entre eux sont riches à millions, je suis prête à parier (de remonter les Champs Élysées en courant à poil) que s’ils devaient faire le même job avec un salaire normal, ils le feraient. Car leur métier n’en est pas un, c’est une passion. Et c’est ce que beaucoup d’entre nous n’avons pas. C’est con, car c’est ce qui fait que les journées défilent sans même que tu t’en rendes compte, ce qui te fait penser le dimanche soir : « oh putain chouette demain, on est lundi ! », ce qui fait que tu es motivé comme Rocky qui commence un training, donc tu es plus productif, plus heureux, tout le monde est gagnant.
Mais qui t’a dit que c’était inconcevable ou interdit pour toi ? Qui s’est permis de te dire que tu ne le méritais pas ? Ta vie est à toi, tu en fais bien ce que tu veux.
Chacun ses choix de carrière, mais pour ce qui est de la vie personnelle là effectivement ça commence à être coton : Tu dois faire à chaque âge ce que la société attend de toi, jouer au petit jeu de cocher les cases les unes après les autres, année après année, du parfait petit enfant, étudiant, citoyen, employé, retraité, du parfait petit mari, épouse, mère, père, ami, oncle, etc. Bravo. Où est le bonheur ? Où sont tes rêves, tes envies ?
On nous apprend à avoir des vies toutes grises jusqu’au jour où nos cheveux les copient. Du gris, du gris, encore du gris. Et tu t’étonnes que la moitié de la population soit sous antidépresseurs ? Moi pas.
Le crime profite toujours aux mêmes, et vu que nous sommes tous devenus gris, sans grandes émotions, sans grands buts, sans grandes envies, ni pour nous-mêmes ni pour notre société en général, pas de risque de rébellion. Car pour cela, il ne faut pas avoir un cœur gris. Tout bénéf, bravo les gars.
La réalisation de soi ne peut se faire qu’en s’affranchissant des dictats sociaux et de la société de consommation qui nous séparent de nous-mêmes. Plus on prend de la distance avec la société, en vivant tout de même avec mais plus dedans, et plus on se sent libéré, je dirais même, Heureux.
C’est ce que j’appelle, l’effet Matrix.
Alors c’est quoi qu’on fait ?
Il est temps de sortir de la matrice, puisque notre vie est précieuse et nous en avons qu’une. Pour nous réaliser, faire ce que nous avons envie de faire, maintenant, car demain n’est pas garanti, on peut être renversés par un bus et bim la Caro, paf le Gérard, boum la Aurélie… on aura l’air fin.
Il ne s’agit pas de tout envoyer chier en mode au vent le boulot, aux oubliettes notre éducation, à poil Christine Boutin (oh non pitié pas ça!), non, mais il s’agit de se poser les vraies questions, afin de noter ses vraies envies.
Les américains, ils ont un truc vachement bien pour ça, la « bucket list », à traduire par « la liste de trucs à cocher avant de quitter ce monde ».
Et bien, go, vas y, top départ. Tu listes, puis tu coches, tu re-listes, et n’aie pas peur d’être trop gourmand dans la vie, il vaut mieux être trop entier que de vivre une moitié de vie, car ce n’est pas parce que tu vivras ta vie à moitié que tu mourras à moitié. Tu me suis ?
Alors, tu mets quoi sur ta bucket list ? Tout ce que tu veux mon coquin, laisse-moi te livrer en guise d’exemple une partie de la mienne (des trucs pas encore cochés donc) :
- Voir un panda dans un milieu naturel sans l’embêter, juste marcher des heures en forêt avec un guide, quand soudain : « Paf ! Un Panda ».
- Partir m’installer définitivement à Detroit, car j’adore cette ville. Étant passionnée de photo et d’écriture, il ne peut y avoir plus inspirant, en tout cas pour moi.
- Créer un salon de thé sur Détroit, où mes employés seront des personnes qui ont besoin d’une seconde chance. Par exemple des personnes ayant eu des problèmes de drogue, de prison, des jeunes femmes ayant eu des enfants très tôt, des ex-femmes battues…
- Revoir Metallica, SOAD, Marilyn Manson et les gun’s en concert le plus vite possible.
- Revoir les Star Wars cet hiver. Tous les hivers.
- Voir la vallée de Yosemite et Yellowstone. Photographier le grand séquoia géant tellement gros que les voitures passent à travers le tronc.
- Aller au Japon, visiter ce magnifique pays, campagne et ville. Et prendre plein de belles photos.
- Obtenir l’autorisation de photographier l’intérieur de l’ancienne gare désaffectée de Détroit : j’en suis littéralement tombée amoureuse.
- Avoir un couloir de nage avec sol coulissant dans mon salon. Ouais.
Voilà, chacun la sienne, reste plus qu’à cocher, ajouter, modifier, selon nos envies, besoins, expériences… Ça permet de rester honnête avec notre moi intérieur, de ne pas s’oublier derrière le gris de notre quotidien, et c’est ce qui est motivant, chaque matin, de se lever avec l’objectif d’avancer sur un de nos trucs, et de les cocher petit à petit.
Et toi, t’as mis quoi dans ta bucket list ?
Bisous Morpheus 🪣
Mon immeuble préféré du centre-ville de Détroit, MI, USA.