« Ce qui m’effraie ce n’est pas l’oppression des méchants, c’est l’indifférence des bons. Celui qui accepte le mal sans lutter coopère avec lui » Martin Luther King.
Detroit, Michigan, un dimanche pluvieux.
Ce matin, un lapin, à non pardon…ce matin disais-je, tu nous a vraiment servi un temps pourri, Detroit !
À 9h du matin on a l’impression qu’il est 18h. Brouillard, pluie, vent et quelques éclairs viennent dépeindre ce tableau apocalyptique. Un temps à regarder un bon dvd en somme, ou se faire un musée. Tiens, à ce propos, pourquoi ne pas découvrir le Charles H. Wright Museum of African American History ? Depuis le temps que je souhaite le visiter, en plus le temps tout sauf gai s’y prête car il faut bien se l’avouer c’est pas le village des Schtroumpfs, c’est très lourd en histoire car cela nous concerne tous, de près ou de loin.
Me voilà donc arrivée à ce musée avec le cœur gros car comme beaucoup j’ai déjà lu quelques bouquins sur le sujet, regardé un ou deux films, et c’est avec un peu d’appréhension que je passe la porte de la première salle. Cette première pièce est dédiée à l’art, avec des contributions venant de tout les États-Unis. Très chouette.
Dans la deuxième salle, un peu dans le même style, sont représentés des artistes un peu plus engagés, un peu plus politisés.
La troisième pièce est le départ de la principale exposition.
Cela démarre par un film de quelques minutes en introduction à notre visite, puis nous accédons à une pièce retraçant l’histoire de l’humanité, nous rappelant, pour certains qui auraient un peu trop dormi contre les radiateurs au collège, que le berceau de l’humanité est l’Afrique, que le plus ancien de nos congénère, Lucy, a été retrouvée en Afrique, était noire et faisait 1m10 pour 33kg, que l’homo-sapiens-sapiens A.K.A Humain vient d’Afrique, que nous étions tous noirs au départ, et que c’est au fil de nos multiples migrations aux 4 coins du globe que nos corps se sont adaptés aux différents climats dans lesquels nous nous sommes installés et que certains sont par exemple devenus blancs. Adaptation du corps pour répondre aux besoins physiologiques.
Puis nous visitons un peu l’Afrique, différents tableaux pour nous exposer le climat, ce qu’on y mange, comment on s’habille, la culture, etc (je ne veux pas vous spoiler)… Et enfin nous accédons au vif du sujet, l’histoire de l’esclavage.
C’est expliqué de l’origine jusqu’à l’abolition, à travers le monde, car pour comprendre ce qu’il s’est passé en Amérique et plus particulièrement en Amérique du nord, il faut remettre les choses dans leur contexte et c’est ce qui a été fait, car l’esclavage n’a pas commencé par les Amériques, et n’a pas concerné qu’eux bien sûr.
Toutes les infos y sont, ce qu’il s’est passé, comment ça s’est passé, le commerce, dans quelles conditions ils étaient acheminés, l’économie de l’esclavage en lui même et dans sa vision macro économique, quels sont les premiers à oser hausser le ton pour dire que c’était pas normal, les premiers évadés (et souvent assassinés), l’abolition, les organisations qui luttaient pour remettre l’esclavage et qui les opprimaient encore une fois la liberté acquise, leur droit de vote, les bus, écoles, lieux publics, églises, jusqu’aux toilettes séparés, tout, tout, tout, jusqu’à aujourd’hui, en passant par des trucs un peu joyeux comme la Motown par exemple, tous ces merveilleux artistes devenus pour la plupart de véritables légendes aujourd’hui.
Avec une moralité : que l’égalité passe par l’éducation de tous, pour tous, un beau message positif.
Puis à la fin, on accède à une dernière salle d’exposition photo avec les plus célèbres personnalités noires américaines, ça passe par les politiciens, avocats, écrivains, musiciens, chanteurs etc.. et il y en a un paquet ! Les photos sont magnifiques ! Très bel hommage photographique.
On apprend énormément de choses, on reste humble face à ce qu’on vécu plusieurs millions de nos congénères humains, je n’ai pas connaissance d’un tel musée en France et j’en suis désolée car c’est vraiment important de se souvenir jusqu’où on a pu aller pour que jamais on ne remette ne serait-ce qu’une poussière d’ongle d’orteil là dedans.
On en ressort grandi de savoir et d’humilité, avec un profond désir d’égalité pour tous, car oui encore aujourd’hui il y a du boulot.
J’ai commencé ce billet avec une de ses citations alors je vais le finir de la même manière, avec ma citation préférée du grand Martin Luther King : « J’ai décidé d’opter pour l’amour, la haine est un fardeau trop lourd à porter ».
À Jeudi ! ✌️