« Recherchez la liberté et vous deviendrez esclave de vos désirs.
Recherchez la discipline et vous trouverez la liberté. »
Koan zen – Anonyme.
Salut à toi, jeune Padawan
Puisque nous sommes dans des temps où il faut être fort mentalement et physiquement et que nous arrivons sur les fameuses résolutions du nouvel an dont je t’explique ici ce que j’en pense, il me semblait opportun de revenir sur le fonctionnement basique du cerveau humain concernant la motivation, histoire de pouvoir concrétiser, si vraiment tu le souhaites, ces fameuses résolutions et qu’elles ne soient pas un (énième) échec.
Ceci est donc la suite de l’article désormais culte sur mon blog, en tout second degré, nommé « Bonne année, mon cul » où l’on parle d’acceptation de soi et de lâcher prise (oui ici la vulgarité, on ne connait pas, on est sérieux, et toujours pile dans les codes du blog, ndlr). Je pars donc du principe que ces deux notions sont intégrés, des petits défauts aux grands complexes, et qu’on peut monter un poil le niveau.
Motivation, discipline, et liberté d’être seront les sujets du jour, où comment passer de l’échec à un modèle qui fonctionne.
La clé de la liberté est la discipline.
Si tu cherches la motivation et que parfois tu ne la trouves pas, c’est normal, elle est rangée juste à côté de ta copine la résolution, dans le tiroir de l’échec.
La motivation vient de la volonté humaine de réaliser quelque chose, elle ne dure pas éternellement car biologiquement limitée, et ce peu importe ton niveau de « vouloir ». C’est un effet temporaire créé par le cerveau pour te pousser dans la bonne direction, temporairement. Se fier uniquement à sa motivation engendre des cycles allant du zéro à l’un peu mieux puis retour à zéro, voire au niveau moins un de notre estime personnelle, car retourner à la case départ nous fait perdre un peu plus de confiance en soi, comme un « effet yo-yo » du moral. Apprendre de ses échecs nous fait découvrir que la motivation ou la résolution n’est donc pas le bon plan pour accéder à la réussite.
Le cerveau est un petit vicieux. Il aime le confort, être tranquille, se méfie de la nouveauté, et surtout, n’aime pas être emmerdé. Il n’est donc pas aisé, en partant de ce principe, de sortir de sa prison névrotique et d’arriver à une quelconque liberté d’être. D’ailleurs, c’est quoi la « liberté d’être » ?
Si on confond la liberté d’être avec le « je fais ce que je veux », on risque de se prendre des baffes dans la figure et d’être confronté aux conséquences de nos propres désirs, névroses. À chaque fois qu’il va arriver une contrariété, un défi, nous allons stresser ou paniquer car nous n’arriverons pas à réagir de manière opportune. Ainsi, le petit régime de post-nouvel an se transforme en orgie de saucisson, la reprise du sport se fait oublier, comme la poussière de la confiance en soi glissée sous le tapis du jugement personnel.
Ce dont on a besoin est rarement ce dont on a envie, alors que ce dont on a le moins envie est souvent ce dont a le plus besoin. On va vers ce qui nous fait plaisir et ce qui nous fait le moins peur possible. Or, la discipline c’est apprendre à établir des routines qui, lorsqu’elles sont mises en place, font qu’on n’a plus besoin de mettre de l’énergie pour agir, cela devient naturel. Par exemple, tous les matins, tu te laves les dents, tu prends ta douche, tu t’habilles … Quelle plus belle liberté que celle de réaliser ses objectifs sans véritable contrainte, que de se laisser glisser, jour après jour, dans ses rituels mis en place les uns après les autres, années après années ?
La discipline est la capacité de continuer à aller dans la bonne direction lorsque tu n’as plus la motivation pour le faire, en douceur, comme l’exemple tout bête de la personne qui apprend le piano : C’est grâce à la discipline de faire ses gammes tous les soirs qu’on acquiert la liberté de pouvoir jouer, d’improviser des morceaux, de lire des partitions. Or, si tu le fais tous les soirs, un quart d’heure pendant un an, ce qui te semblait être une corvée deviendra une habitude aussi simple que de se laver les dents ou prendre une douche.
La liberté d’être, c’est donc de dompter notre nature pour se libérer de nos névroses. Ainsi, la peur initiale s’appréhende de plus en plus sereinement jusqu’à oser, car mettre en place une nouvelle habitude de temps en temps n’est pas la mer à boire, et fait gagner en confiance en soi lorsqu’elle est acquise. Un Homme libre, c’est avant tout quelqu’un qui ne se réfugie pas dans le déni lorsqu’il est confronté à la peur ou à ses angoisses mais qui s’ouvre au monde, aux autres, qui trouve des solutions plutôt que de mettre les problèmes sous le tapis, qui sait voir le bonheur là où il se trouve, c’est-à-dire partout.
Arrêter l’auto-complaisance.
Je ne connais pas tes résolutions, mais à tout hasard, mon meilleur conseil pour couper court à une addiction, en une phrase, prépare-toi ça va faire boom : Arrêter les petits jeux vicieux avec nous-mêmes. Tu sais, les « Oh là là aujourd’hui j’ai passé une mauvaise journée, donc je m’accorde un verre de vin (ou des chips, ou une clope, ou du chocolat, ou une soirée TV alors que j’ai plein de boulot…) ce soir, ça ne compte pas, c’est pas grave ». Tu la connais cette phrase, moi aussi, nous pratiquons tous nos petits jeux, nos dissonances cognitives, pour nous faire une vie plus douce.
Sauf qu’in fine, à cacher nos merdes sous le tapis, au bout de quelques années ce n’est plus une bosse mais une montagne qu’on y trouve. Et en pensant se rendre ce service immédiat d’une vie plus confortable, on se construit une prison de névroses, qui va nous coûter notre confiance en nous, notre estime de soi, et tutti quanti. L’addition finale est salée, voilà pourquoi il me semble moins couteux de mettre régulièrement en place de nouvelles habitudes, à petites doses, et ainsi conserver ou retrouver une bonne santé mentale et physique. Ça te vend du rêve ? Ce n’est pourtant pas difficile.
Toujours sur l’addiction, on en a déjà parlé ici et là, il nous faut des leurres pour tromper notre cerveau. Par exemple arrêter totalement un aliment pendant un temps, cultiver son goût sur d’autres choses, épices, saveurs … pour ainsi éduquer son goût à ne plus aimer le Nutella par exemple, à trouver ça écœurant. Se mettre au sport pour arrêter de boire, commencer la couture pour arrêter de se ronger les ongles … à toi de trouver un remplaçant « sain » à ton vice, qui te convienne. Une fois cette nouveauté transformée en habitude, tu seras fier, remonté comme un coucou dans ton estime de toi, et il y aura plus de paillettes dans ton cœur que de boules sur ton sapin.
Ensuite, ne pas commencer vingt trucs à la fois. Se (re)mettre au sport, se coucher plus tôt, arrêter de picoler, passer moins de temps sur son smartphone, commencer une formation et reprendre une alimentation saine dans la même semaine en mode « New year, new me » comme diraient nos copains qui sont saxophonistes dans les coins, c’est la porte ouverte à l’échec (Anglo-Saxons. Major de l’école du rire, numéro un du jeu de mots débile, tu peux à présent lever les yeux au ciel, ndlr).
Enfin, je sais que de voir machine ou machin sur Instagram, à la TV ou dans la rue, qui arrive à faire tout ce que tu voudrais pouvoir faire à la fois donne envie, mais il faut juste avoir conscience que s’ils en sont arrivés là, c’est qu’ils ont mis ce système en place depuis déjà des années, une nouvelle habitude après l’autre. Il leur aura fallu beaucoup de patience pour arriver à ce résultat, et ne jamais oublier que ce n’est pas une obligation de devenir une meilleure version de toi-même, c’est juste plus confortable d’être fort pour pouvoir encaisser les merdes du quotidien, et d’avoir plus confiance en soi quand un défi arrive.
Donc en résumé, si tu as déjà essayé de prendre de bonnes résolutions mais qu’à chaque fois cela a raté : c’est que le chemin n’était pas le bon. La volonté est limitée biologiquement, il faut donc composer, ruser pour arriver à mettre de nouvelles habitudes dans nos vieux rituels quotidiens.
Un truc après l’autre, ne pas se surestimer ou se mettre une pression démesurée, la voix de la sagesse, prendre une nouvelle habitude tous les 6 mois permettra à ton cerveau de l’intégrer dans son rituel sans te mettre des pensées de flemme ou autre que tu ne pourras pas gérer au long cours. Le but final étant de rentrer chaque nouvelle habitude dans tes rituels déjà bien rodés, de l’ancrer, et qu’elle devienne aussi naturelle que de te préparer ton café ou ton thé du matin, ta douche, ou mettre un slip.
Personne ne te donnera ta liberté intérieure, ta liberté d’être pleinement toi-même, il te faut aller la chercher et pour cela, te libérer des petites et grosses addictions, des mauvaises habitudes et pertes de temps est une bonne idée. Tu n’auras jamais autant confiance en toi, tu ne seras jamais plus fort qu’en acquérant de nouvelles compétences, habitudes, savoirs … Alors comme diraient nos amis Suisses, « Il n’y a pas le feu au lac », un pas après l’autre sur le chemin de la réussite et de ta liberté d’être.
Voilà pour aujourd’hui très cher Padawan, je te laisse car ce soir, j’ai cotillons.
Je t’envoie tous mes souhaits de réussite pour cette nouvelle année,
Salutations disciplinées 🥊
Sources : The Willpower Instinct, Kelly McGonigal, Ph.D. – ed. AVERY.
Ah les resolutions, il y a fort longtemps que j’ai abandonne ce processus du nouvel an …….
S’accepter tel que l’on est est effectivement la première étape 😁✌🏻
Je n’aime pas les résolutions du nouvel an et encore moins les vœux. Les années se suivent et apportent leur lot de joies ou soucis… j’espère simplement que la vie soit la plus douce possible pour tous ceux que j’aime, mais chacun doit rester l’ouvrier de son destin. Pour œuvrer, il faut accepter de revoir nos façons de penser, ce qui n’est pas simple vu la complexité du cerveau de chacun qui pense avoir toujours raison sur tout rejetant la façon de penser des autres. Quelques cerveaux acceptent d’essayer les conseils qu’on leur donne pour voir si cela les aide, c’est mon cas.
Je reprends la fin de ton article qui résume bien le travail que j’ai fait sur moi :
« … il faut juste avoir conscience que s’ils en sont arrivés là, c’est qu’ils ont mis ce système en place depuis déjà des années, une nouvelle habitude après l’autre. Il leur aura fallu beaucoup de patience pour arriver à ce résultat, et ne jamais oublier que ce n’est pas une obligation de devenir une meilleure version de toi-même, c’est juste plus confortable d’être fort pour pouvoir encaisser les merdes du quotidien, et d’avoir plus confiance en soi quand un défi arrive. » …
Et ensuite quand tu parles, de nouveau, de confiance en soi par, entre autres, acquisitions de nouveaux savoirs. Dans tes articles tu abordes des tas de sujets auxquels je ne m’intéressais pas, maintenant j’éprouve du plaisir à ouvrir mon esprit à ces domaines inconnus et cela m’aide à ouvrir aussi mon esprit aux autres.
J’arrive à avoir une vie plus sereine car j’ai accepté de faire ce travail sur moi. C’est un travail permanent et ce n’est pas facile, mais vu le résultat ça vaut le coup!
Trop belle la photo des pointus illuminés! (Pour ceux qui ne connaissent pas, le Pointu est une barque provençale de pêche)
Mettre en place de nouvelles habitudes permet d’avancer sur notre développement personnel, pour le bien de soi et des autres, tout bénef. Merci pour ton retour. 😁✌🏻