« Dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre ».
Marie Curie.
Salut à toi, jeune Padawan,
Suite à une question posée par un Padawan d’instagram, nous allons aujourd’hui nous intéresser au regard. Je te rassure, on ne va pas se faire une séance ophtalmo, je ne vais pas te mettre devant les yeux un tableau avec des lettres de toutes les tailles et toutes les polices, même si ça aurait très bien pu être une allégorie du sujet d’aujourd’hui. En effet, tu as dû le remarquer, nous, humains, sommes tous différents. Comme les lettres du tableau de l’ophtalmo, certains se ressemblent plus que d’autres, alors que nous sommes pourtant tous de la même espèce. Espèce de quoi ? Non, je ne t’ai pas traité !
Le regard que l’on porte sur soi a le pouvoir d’impacter nos vies, en positif comme en négatif. Et il vaut mieux le régler à la bonne vue le plus jeune possible puisque lorsqu’on prend de l’âge, l’acceptation de soi laisse place à la peur de vieillir et à la presbytie – en clair on est toujours emmerdés, lol. Alors chausse tes plus belles lunettes, celles en cœur et à paillettes (pas de jugement ici, ndlr), mets-toi à ton aise et en voiture Simone.
Nos insécurités prennent place dans le regard que l’on porte sur les autres
Quand tu étais bébé ou petit enfant, tu n’en avais rien à faire que ton T shirt dinosaure aille ou non avec ta paire de baskets. Tu ne te demandais pas si ton nez était trop gros, tordu ou tes lèvres trop fines. Puis tu as grandi, dans cette famille, avec cet entourage, dans cette société et on t’a apporté des valeurs, des normes et des manuels de conduite en tout genre (J’espère qu’on t’as montré ou était le clignotant. Oui, elle était facile lol, ndlr). La vision que l’on a de soi commence par le regard que l’autre pose sur nous, puis entre en jeu celui que l’on pose sur les autres.
Ce sont en effet les autres qui t’on fait remarqué que tu étais plus grand ou plus gros, que ta voix était différente… Sans cela, jamais tu aurais remarqué cette différence, ou en tout cas pas en mal. Tu aurais sans doute pensé « Tiens, je suis le plus grand de l’école », mais jamais tu ne te serais appelé tout seul « grande asperge », par exemple.
Or, La facilité, le réflexe ou la défense, appelle cela comme tu veux, nous tend la perche pour nous aussi y aller de notre petite réflexion sur le pull à pompons de la caissière, ou les cheveux filasses de la voisine.
Seulement c’est une mauvaise, très mauvaise idée car c’est cela même qui nous fait basculer dans le manque de confiance en soi. En effet, sachant que notre cerveau d’être humain est assez binaire, il va appliquer ton propre système de pensée sur l’estime que tu as de toi ; tu vas alors agir et t’estimer en fonction du regard que tu portes sur les autres, et commencer à te critiquer de plus en plus, jusqu’à devenir complexé, car les jugements que tu portes sur les autres a un impact sur ce que tu crois que les autres pensent de toi. Donc le travail à faire sur soi doit passer par le rapport à l’autre.
On s’estime comme on juge les autres
Je vais te donner un exemple criant de lucidité. Tu as sans doute, peu importe ton genre, entendu ou participé à ce genre de critiques gratuites : « Oh t’as vue comme elle est habillée celle-là ? Et bla bla bla».
Cette fille porte une tenue qui est selon toi « ridicule ». Or, tu n’es pas cette personne, alors j’ai envie de dire : laisse là s’habiller somme elle veut, car, bonne nouvelle, ce n’est pas toi qui porte ces vêtements (ou cette coupe de cheveux, ce menton, cette façon de marcher…) en quoi cela te regarde ? Cela n’a aucun impact sur ta vie, par ailleurs si courte qu’elle ne mérite pas d’être gâchée par des minutes de jugements sur d’autres congénères.
Arrêter ce comportement te rendra service, à toi. Pourquoi ? Parce qu’en cessant de critiquer les autres à tout va, lorsque viendra le moment de marcher dans la rue, de mettre de nouveaux vêtements, de regarder un de tes complexes physiques dans le miroir, tu n’auras plus le mécanisme de penser négativement et de te critiquer, ou de penser que les autres vont te vilipender à leur tour. Ainsi plus jamais tu auras en tête : « j’aime ce pantalon mais je me trouve trop ceci ou cela », ou « les gens vont penser que ceci ou cela » car si tu le penses, c’est souvent par ce que tu penses cela des autres. On est ce qu’on pense des autres, en quelque sorte, ou tout du moins on s’estime comme on juge les autres.
Dans la mesure où on a chacun nos particularités, forces et faiblesses, une bonne façon de commencer à s’accepter, c’est d’accepter les autres, sans jugement. Cependant, il n’est pas question de devenir un bisounours intergalactique et de ne penser que du positif sur tes congénères, mais simplement de ne pas avoir d’opinion du tout sur l’apparence des autres, puisque « cela ne nous regarde pas » (si tu as la référence, nous avons la même couleur culturelle, que je qualifierais de « jaune de damas », ndlr).
Le seul regard qu’il devrait y avoir, est celui que l’on porte sur soi
Pourquoi perdre son temps à se gâcher la vie à se comparer aux autres alors que cela ne nous apportera jamais rien de bon ?
Il (ou elle) est différent(e) de toi, n’a pas les mêmes valeurs ? A la bonne heure, ce n’est pas toi, alors on s’en fout. Voudrais-tu que je t’impose ta façon de t’habiller selon mes normes ? Je pense pas. Et inversement. Personne n’a à imposer ses propres règles, sa propre culture, ses jugements, ses ressentiments, les autres ne sont ni des défouloirs, ni des blocs de pâte à modeler à façonner à sa guise.
Arrêter de se comparer ou de critiquer les autres permet aussi de montrer le bon exemple, à sa progéniture par exemple, et d’éviter les dommages collatéraux, c’est à dire de faire naitre chez les autres des complexes à cause de nous.
D’autant qu’il y a plus enrichissant à faire, quelque chose qui mérite vraiment d’investir notre temps et notre énergie : Se comparer au soi de l’an dernier pour voir nos évolutions et nos points à améliorer…
Cela nous permet d’évoluer, de garder une ligne de progression, d’être fiers des épreuves surmontées et des défis accomplis. Souvent le quotidien nous empêche de focaliser sur notre propre chemin de vie, il est pourtant essentiel de faire régulièrement le point pour ne pas oublier où on souhaite aller.
Il est certes dangereux pour sa santé mentale de se comparer en permanence aux autres, mais c’est utile de s’inspirer des succès de nos congénères pour se motiver. Se dire que si machin à réussi nous pouvons le faire aussi, écouter de préciseux conseils, s’enrichir des éxpériences et de la culture d’autrui, trouver l’inspiration dans des personalitées solaires, charismatiques et bienveillantes, apprendre et profiter du savoir des autres, voilà la vraie essence de l’humanité. Il m’arrive de penser que si des Extra-terrestres nous observent, c’est l’image que j’aimerais qu’ils aient de nous, lol.
Le temps perdu de la comparaison ou de la critique de l’autre est un luxe que nulle vie mortelle ne peut se permettre.
Plus tu vieillis et plus tu te rends compte que la vie est trop précieuse pour perdre son temps sur l’oeil du voisin, sauf si celui-ci est bleu avec une jolie voix et beaucoup d’humour (selon mes goûts personnels, bien sur!).
Plus les années passent et plus on se rend compte à quel point la vie défile, à quelle point elle est précieuse et courte, à quel point il y a une urgence à vivre, à faire nos expériences, à voyager, à se cultiver, à passer du temps avec ceux qui nous sont chers, à faire les choses qu’on aime, à cocher les cases de sa bucket list – car le caveau, c’est pour bientôt.
En restant concentrés sur nos courtes et humbles vies, nous rendrons la notre et celle des autres plus douces.
Salutations éphémères.
Effectivement, je m’aperçois en lisant ton très bel article que je m’apprécie mieux depuis que je regarde les autres comme ils sont. Je n’avais pas fait la relation avant. Tu as raison, c’est la diversité de l’humanité qui fait la richesse de cette Terre. Nous apprécions la variété des espèces animales et végétales, en revanche, beaucoup ne supportent pas ces différences dans l’espèce humaine. Quelle vie triste si nous étions tous des clones!
De plus en plus formatés, la société nous laisse de moins en moins la possibilité de la différence. Oui ce serait bien triste si nous étions tous des clones, à nous d’y faire attention ! ✌🏻