Un nouveau souffle.

 

 

 

 

 

“On se réfugie dans le médiocre par désespoir du beau qu’on a rêvé.”
Flaubert.

 

 

 

 

 

 

 

Salut à toi, jeune Padawan

 

 

Nous allons aujourd’hui aborder une nouvelle fois un thème qui me tient à cœur, mais sous un autre angle. Il s’agit du wokisme, ou plutôt de ce symptôme du cancer dont est victime l’occident.

 

Comment revenir au beau dans une société du laid ? Comment devenir ou rester un adulte responsable dans un occident du tout accessible, du pré-mâché, du papa-état, de l’infantilisation générale, jusque dans les publicités, et même à la façon dont les gouvernements s’adressent à nous ?

 

Comment résister à l’effondrement intellectuel, aux idéologies sectaires, à la bien-pensance obligatoire ? Comment évoluer de manière saine dans cette société quand depuis la révolution sexuelle de 1968 on te dicte d’être subversif, marginal, que tout le monde devient subversif et marginal et que tu te rends compte de l’oxymore ?

 

Attention ça va piquer.

 

 

 

 

Le beau, le vrai, le juste

Flaubert, dans sa citation ci-dessus, ne faisait pas nécessairement allusion à nos vies individuelles, mais à la société ; et c’est encore plus vrai aujourd’hui, dans cet empire du laid, du médiocre, du facile. Ainsi, la laideur et l’amateurisme atroce nous agresse l’œil chaque jour, chaque heure, chaque minute. En 2024 on applaudit des étrons sur des toiles exposées ou des dégénérés incapables d’aligner deux notes justes, pléonasme, comme l’enfant roi que l’on féliciterait à outrance, « bravo, le beau caca ! », et même en cas de bêtise, finissant par le rendre fier de son indignité à son arrivée à l’âge adulte.

 

Le wokisme est clairement le symptôme de l’enfant roi devenu adulte. Incapable de gérer ses émotions, ses contrariétés et ses frustrations, car on ne lui a pas appris à les gérer étant petit, il se retrouve perdu dans ce monde adulte. Enfant star de ses parents devenu citoyen lambda, anonyme, il ne comprend pas le si peu d’attention pour sa personne, n’encaisse pas les frustrations de nos vies modernes, est inadapté au vivre ensemble. Ainsi, il cherche à attirer les autres à lui, mais maladroitement, de la pire façon : forcer l’autre à penser comme lui, à entrer dans son monde d’illusion personnel fantasque et grotesque, jusqu’à violer les règles simples des interactions en société, et se condamne par voie de conséquence à être rejeté par le groupe qui ne comprend pas pourquoi tant de cris, tant de larmes, car passé 10 ans, faire des caprices est considéré comme étant ridicule.

 

Lui ne se voit pas comme ça, son être forgé à coup de « je peux tout faire en société », « je n’ai pas de limite » par ses parents, l’ex-enfant roi devenu adulte se pense même crédible dans cet impossible dialogue. Or, pour s’intégrer à un groupe, du petit clan d’autrefois à la grande société moderne, nous devons être d’accord sur un minium de règles. Même les anarchistes, contrairement à ce que beaucoup pensent, en ont de nombreuses. C’est d’ailleurs ce que l’on appelle le « bon sens », dont tu as sans doute entendu parler, à savoir la raison, l’évidence partagée par le plus grand nombre, ce qui fait que nous sommes ici aujourd’hui, et que l’humanité ne s’est pas éteinte. Ces règles sont communes à toutes les civilisations à travers le monde dans les grandes lignes, par exemple, protéger les enfants et les femmes. Il peut s’agir de leur offrir, comme en occident, des lieux réservés comme des toilettes afin d’éviter l’agression de certains prédateurs, mais ça, c’était avant. Or, refuser l’évident, ce qui est acquis de manière logique et consensuelle depuis des centaines d’années, c’est se condamner à une vision sectaire, voire dangereuse pour l’avenir de notre civilisation. En effet, ce sont les mouvements religieux extrémistes qui vont contre les consensus scientifiques, sociétaux, et isolent leurs disciples, pour pouvoir mieux les contrôler, et les manipuler davantage.

 

Le but à terme est évidemment de rendre une partie de la population bête, dépressive, misérable et sous médocs à vie — ah, la belle rente de big pharma ! — , et beaucoup plus facile à gouverner puisqu’elle se sent subversive, libérée, unique, alors qu’elle est la masse. Un tel oxymore devrait réveiller la majorité d’entre nous, et pourtant…

 

 

 

 

Le grand, le fort, le puissant

À nous de ramener la difficulté, le beau, le digne, le juste, la maîtrise de l’artisan ou du musicien qui a acquis sa notoriété par la réputation, grâce au geste parfait à force de répétition, de travail, et non sa célébrité en montrant son popotin sur TikTok. L’art, c’est ce qui nous sauvera, si nous revenons à ce qui est normalement de l’art, à savoir le beau, le merveilleux, le geste parfaitement maitrisé, la noblesse de la note juste, la grandeur de notre savoir-faire occidental, des musiciens de Vienne, des peintres italiens, des poètes français, et de tous les fabuleux nouveaux artistes de partout en Europe qui n’arrivent pas à percer dans cette ère de la médiocrité. Aucune chance d’être exposés, aucune chance de passer à la radio, car ils font du vrai, du juste, du beau.

 

Tout ce qui est facile fait appel à l’enfant qui est en nous. Il est aisé de rester sur son canapé à manger des chips, cela requiert de la discipline que de se lever et d’aller faire une activité physique. C’est simple de faire de la musique via l’intelligence artificielle et chanter avec de l’autotune, alors que maîtriser un instrument demande patience, courage et résilience. Il en va de même pour l’art visuel. Nous osons appeler « art » la laideur infâme qu’on déploie sous nous yeux, des fils de laines collés à la va-vite sur une toile, un papier déchiré, chiffonné puis déposé sur un socle en métal, avec des interprétations grandiloquentes pour essayer de faire passer la pilule du foutage de gueule, que si tu ne comprends pas, c’est que t’es débile, alors que l’art, le vrai, est accessible à tous, ou ce n’est pas de l’art.

 

Soyons honnêtes, combien de fois avons-nous été au bord du fou rire sarcastique lorsque nous nous sommes demandés ce que c’était que ce bidule contemporain, et combien de fois avons-nous été au bord des larmes devant les œuvres de Rubens, de Botticelli, à la découverte de la corbeille de fruit de Caravage, des portraits de Vigée le Brun, des peintures de Michel-Ange sur les plafonds de la chapelle Sixtine. Qui n’a pas été fébrile devant un Rodin, qui n’a jamais plané avec la sonate no 17, Tempête, de Beethoven ? (Je te la mets ici, si jamais, ndlr). La beauté est universelle. C’est pour cela que ces vieilles œuvres sont toujours visitées ou écoutées par les êtes humains du monde entier depuis des siècles, certes, mais encore plus aujourd’hui où l’on cherche à nous imposer l’amateurisme, le facile, et je dirais même, le ridicule.

 

Tu veux savoir si c’est de l’art ? Si un enfant de cinq ans te dit que c’est magnifique, si un patient atteint d’Alzheimer chante le morceau, si 150 nationalités différentes font la queue pour le voir, pour l’entendre, si nous sommes émus de vibrer tous ensemble, tous en cœur, alors c’est de l’art, sinon, c’est de la merde pour bobos des grandes métropoles qui carburent à la coke et ont besoin de se sentir uniques, eux qui sont habillés tous pareils, qui font les mêmes jobs dénués de sens, qui se retrouvent dans les mêmes lieux à la mode en se congratulant d’être si subversifs, si marginaux, si … au fond si tristes, et si vides au fond d’eux-mêmes.

 

On peut faire le parallèle avec certains jeunes d’aujourd’hui qui sont passionnés d’objets de luxe. Costumes sur-mesures, souliers de belle facture, garde-temps et sac faits main, par le luxe, ils cherchent le retour au vrai, à l’artisanat, au beau, à nos racines. Je les comprends ces jeunes, ils essayent, et ne sont pas loin de trouver la vérité. Pour les autres, ça va être long pour eux, et pénible pour nous, mais il faut s’accrocher, garder espoir.

 

Le mouvement Dada a été la catharsis des horreurs de la Grande Guerre — les tranchées, les poilus, les gueules cassées. La deuxième couche de 39-45 ayant été tout aussi sordide, morbide, pathologique, nous n’avons toujours pas guéri de l’indigestion de tant d’horreurs de ce début de siècle, ni au niveau sociétal, ni philosophique. Dès qu’un politicien est un peu véhément, c’est les heures sombres. Nous sommes vidés de notre substance, en fin de cycle, sans inspiration, et coup de grâce, nous voilà désormais happés par ces nouvelles technologies qui nous rendent cons, illettrés, incapables de concentration, et sans inspiration. Savez-vous que le Q.I recule d’année en année en occident, pendant qu’il se stabilise ou augmente dans d’autres régions du monde ? Que certaines grandes écoles d’ingénieurs françaises ont fait le choix de simplifier, voire de supprimer l’épreuve de français dans leurs examens d’entrée parce que les élèves n’ont plus le niveau ? Nous nivelons par le bas, par le facile, sans nous rendre compte que nous sommes les seuls au monde, nous occidentaux, à régresser, pendant que les autres nous regardent interloqués, apeurés, horrifiés que nous ne soyons plus que l’ombre de nous-mêmes, nous qui étions si inspirants, si joyeux, si vivants.

 

 

 

 

Garder espoir

“Avoir des objectifs est non seulement nécessaire pour nous motiver, mais c’est essentiel pour que nous restions en vie”.
Robert H. Schuller.

 

Alors oui, c’est une sorte de résistance, de grand refus de la névrose occidentale, et il nous appartient à tous d’en être. En voilà, un bel objectif. Vu le boulot, nous avons de quoi être centenaire !

 

Ainsi, en luttant contre la médiocrité générale, nous restaurerons la grandeur en nous, individuellement. Il appartient à chacun de nous de se remettre à lire, à écouter, à voir, du vrai, du beau, du juste, de mettre notre argent dans des choses qui comptent et non dans des bouses idéologiques dont le seul but est de nous humilier internationalement, de nous abrutir, ou de nous faire rallier des sectes qui vont nous rendre au final dépressifs, malheureux et misérables.

 

Noter que quand le subversif et la marginalité redeviennent à la mode, c’est le drapeau rouge du début d’une fin de civilisation, et un aller-simple pour la psychose, le mal-être, la tristesse et la mort, puisque par définition un groupe entier ne peut pas vivre sainement en étant à la marge (cf fin de l’empire romain, ndlr). À nous de remettre dans le coup le démodé, le désuet, le commun, le banal, le populaire, même, puisqu’ils sont les seuls moyens d’être vraiment nous-mêmes, heureux et sains dans cette époque de fin de cycle, de cirque, de carnaval perpétuel.

 

En se remémorant qu’une poule à qui l’on coupe la tête se met à courir frénétiquement dans toutes les directions, désolée pour l’image un tantinet épouvantable, on note que c’est une mauvaise idée de suivre les idéologies de peur, de mort, d’angoisse, de panique. Revenons au calme, à la clarté, et prenons du recul. Notre tête est encore sur nos épaules, alors le chemin n’est pas si difficile pour choisir une direction digne, adulte et responsable.

 

Faisons-nous confiance, rassurons ceux qui sont un peu perdus sans pour autant nous perdre nous-mêmes dans nos propres certitudes, ce qui est tout aussi nocif, et avançons ensemble. Abandonnons le « je crois, donc je sais » du wokisme pour revenir au « je pense, donc je suis » de Descartes, qui est beaucoup plus mature et philosophique, et puis c’est français, contrairement au mouvement woke qui est une dégénérescence du protestantisme anglo-saxon, ce qui a, par voie de conséquence, rien à foutre au pays du Reblochon et du Camembert.

 

 

Sur cette note culturelle et fromagère, je te souhaite un bon-weekend bien ringard, démodé et banal au possible, mais joyeux, inspirant, et vivant !

 

 

 

Salutations surannées☀️

 

 

 

 

IMG 5632 - Un nouveau souffle.

Annecy, Haute-Savoie, France.

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